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Week-end record à Osheaga

Marc-André Lemieux - Métro

Par un temps radieux, 53 000 amateurs de musique – un record – s’en sont mis plein les oreilles ce week-end au Festival Osheaga au parc Jean-Drapeau. Une soixantaine de groupes ont défilé sur les quatre scènes du site. Après un tel succès, les organisateurs ont affirmé hier que l’événement sera de retour l’an prochain.

Les mélomanes étaient prêts pour Arcade Fire, samedi soir, au Parc Jean-Drapeau. La prestation de The National venait à peine de commencer que, déjà, des milliers de fans s’entassaient de l’autre côté de la barrière qui séparait les deux enceintes principales, de façon à faire face à leur groupe fétiche lorsqu’il foulerait la scène sur le coup de 21 h 30.

C’est donc avec la tête tournée à 45 degrés vers la droite que la foule a assisté au concert du groupe de l’Ohio… en attendant ses chouchous. L’indie rock du quintette américain n’a provoqué aucune explosion de joie dans l’auditoire, pas plus que la voix de baryton du chanteur Matt Berninger, qui semblait possédé du démon en fin de prestation.

Comme prévu, la quasi indifférence qui régnait sur l’île Sainte-Hélène s’est vite transformée en euphorie collective lorsque Butler et sa bande se sont pointés. Au menu : plusieurs succès et quelques exclusivités tirées de leur prochain opus, The Suburbs (en magasin dès demain).

Pour l’édition 2010 du Festival Osheaga, Arcade Fire a eu l’idée d’un décor que certains pourraient qualifier de banlieusard : une large toile sur laquelle s’élevaient deux viaducs, un écran géant déguisé en panneau réclame (le genre qu’on retrouve sur le bord des autoroutes) et des réflecteurs de lumière semblant avoir été déracinés d’un terrain de baseball de quartier.

Le collectif montréalais a judicieusement entamé sa prestation de 90 minutes avec la nouvelle Ready to Start, avant d’enchaîner avec Neighborhood #2 (Laika), extrait de son premier opus, Funeral. Dès lors, on a pu observer un jeu de chaise musicale qui s’est poursuivi jusqu’à 23 h.

Troquant la batterie contre un accordéon, Régine Chassagne est par la suite passée à l’orgue (Intervention) et au tambourin (Haïti). Si elle empruntait une voix de fillette pour s’adresser à la foule («On est vraiment content de jouer à Montréal parce que tous nos amis sont là!» s’est-elle exclamée), la cofondatrice du groupe n’avait rien d’une gamine quand elle poussait la chansonnette. Rockeuse jusqu’au bout des ongles, Régine donne son 110 % sous les projecteurs, tout comme son conjoint, Win Butler.

Celui-ci ne fait jamais les choses à moitié. Quand il décide de taper des mains pour créer un mouvement de masse, il le fait avec une telle conviction qu’on jurerait que sa vie en dépend. À l’instar de leurs copains, les autres membres d’Arcade Fire font preuve d’un enthousiasme débordant sur scène. En transe quand la musique résonne dans les haut-parleurs, ils bougent chacun à leur façon, créant ainsi une fresque bigarrée sur le plan visuel, mais ô combien harmonieuse sur le plan musical. Parmi les plus beaux moments de la soirée, citons la grandiose Neighborhood #3 (Power Out) et Rebellion (Lies), interprétée alors que les feux d’artifices de La Ronde explosaient dans le ciel étoilé.

Arcade Fire avait réservé quelques surprises à ses fans, dont deux morceaux qu’il n’avait jamais joués en public. «La prochaine chanson a été inspirée d’un lieu pas très inspirant : le boulevard Taschereau!» a rigolé Régine avant de s’égosiller sur une pièce aux accents new wave qui en a étonné plusieurs.

Au rappel, l’auditoire a eu droit à une pluie de confettis au terme de Neighborhood #1 (Tunnels) ainsi qu’à une chorale interactive sur Wake Up. Et, comme le titre de la chanson, Arcade Fire avait rempli sa mission : après une démonstration aussi jubilatoire, aller se coucher ne faisait pas partie de nos priorités.

Snoop Dogg, Metric et Weezer pour dessert
C’est avec panache que Weezer a clôturé le festival. Misant sur leurs succès plutôt que sur les pièces plus ordinaires de leur dernier CD, Rivers Cuomo et ses amis ont donné le ton d’entrée de jeu avec Hash Pipe.

Le groupe a gardé le pied sur l’accélérateur avec Trouble Maker, au cours de laquelle son leader a pris un bain de foule. Visiblement en feu, le chanteur à lunettes a poussé l’exercice un peu plus loin pendant Surf Wax America, se faufilant jusqu’à la scène adjacente, alors que les techniciens s’affairaient à ranger l’équipement de Metric, qui, une heure plus tôt, avait également offert une prestation énergique.

À l’heure du souper, Snoop Dogg a créé la surprise en soulevant un auditoire qu’on croyait peu friand de hip-hop. Le charismatique rappeur a offert un parfait mélange de ses propres tubes (Drop it Like it’s Hot, Sensual Seduction) et des succès des autres (Jump Around de House of Pain, P.I.M.P. de 50 Cent).

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