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Marco Calliari : 30 ans de carrière en un spectacle

En accompagnement de l’album, un auteur de la Toscane réalisera une biographie musicale pour les 30 ans de carrière de Calliari. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Après avoir sorti son dernier album Bang! Bang! en janvier, Marco Calliari présentera plusieurs spectacles au cours de l’été pour roder son nouveau matériel. La tournée s’arrêtera à Saint-Léonard mardi soir, pour un spectacle gratuit présenté sur la scène du parc Wilfrid-Bastien.

« J’ai hâte!, s’exclame d’entrée l’artiste. C’est un été un peu particulier, parce que l’album est sorti en janvier, et je teste les chansons avant ma rentrée montréalaise en octobre. Je teste aussi de nouveaux musiciens. C’est le fun, mais j’ai un peu le tract… Même après 30 ans, on peut toujours l’avoir. »

Pour l’occasion, il fera le spectacle en quartet. Particularité de sa tournée, ses concerts peuvent être présentés avec des formations variables, allant du solo à l’octette, selon les besoins de chaque salle. Au cours de la soirée, il présentera des pièces issues de ses six albums solos.

La longue tournée qui s’amorce a également pour but de financer son dernier opus, pour lequel il ne disposait d’aucune subvention. « Je voulais faire un album comme dans le bon vieux temps, où on se paie de gros arrangements et de super musiciens, révèle-t-il. Je n’aurais pas voulu le faire autrement. »

Un album réunificateur
Le parcours de Marco Calliari a été des plus original. D’abord guitariste et chanteur au sein du groupe métal Anonymus, il s’est ensuite dirigé vers la musique traditionnelle italienne, sortant un premier enregistrement solo en 2004.

Pour Bang! Bang!, qui marque également ses 30 ans de carrières, il a voulu faire un récapitulatif de son parcours, invitant les membres d’Anonymus à se joindre aux mélodies italiennes. « Je voulais aussi montrer que tout peut se faire, admet-il. Le métal y est apprêté d’une façon très musicale. Ça montre qu’on peut marier les guitares électriques à l’accordéon, la clarinette et le tuba. C’est une question de dosage. »

(Photo : Félix Lacerte-Gauthier)

La réunion est d’ailleurs une thématique qui revient au cours de Bang! Bang!. « C’est naturel, parce que j’aime métisser. Ça démontre aussi la force de la musique pour ouvrir sur le monde. »

Malgré le côté grandiose de cet album anniversaire, Marco Calliari souhaitait rester subtil dans la commémoration de cette étape significative. « Il n’y en a aucune mention sur l’album. J’ai gravité autour de quelques concepts pour le titre. Je trouvais que Bang! Bang! était bon, et ramenait à ma carrière assez atypique entre le métal et la musique du monde. »

Pour la couverture, il a décidé d’utiliser une photo de lui, prise en Italie dans sa jeunesse par l’un de ses oncles, photographe. « Je trouvais que ça fessait fort, confie-t-il. Je trouvais qu’une photo de moi en 1989 n’aurait pas été aussi forte. »

D’anonyme métalleux à icône italienne
L’évolution entre les genres s’est faite plutôt naturellement pour le chanteur originaire du quartier Saint-Michel. « Avec Anonymus, on était évidemment inspiré par le métal, mais on ne s’y limitait pas, on écoutait de tout », se rappelle-t-il.

Des cours en guitare classique au Cégep de Saint-Laurent lui ont également permis de découvrir un autre répertoire et une nouvelle façon de jouer. Dans la même période, un voyage en Italie d’un mois et demi a également piqué sa curiosité sur cette culture. « À 20 ans, je commençais déjà à gratter des trucs en Italien, mais personne ne l’a su avant 30 ans, confie-t-il. Ça a macéré longtemps. C’est le résultat d’années de travail et de réflexions. »

Reprenant des chansons célèbres du répertoire italien, il a également voulu permettre à son public de s’ouvrir à d’autres horizons. À cet effet, il a plus tard réalisé l’album Mi Ricordo, où il reprend des classiques de la chanson québécoise, allant de Paul Piché à Robert Charlebois, qu’il adapte et traduit dans sa langue d’origine. « C’était pour montrer quelque chose de nouveau à l’Italie… et aux Italiens de Saint-Léonard, qui sont presque tous anglophones et dans une bulle italo-canadienne. Je suis aussi là pour enseigner, et ça me permet de me sentir utile. »

(Photo : Félix Lacerte-Gauthier)

Malgré ses succès passés, la dernière année a été plus difficile qu’il ne l’avait prévu. « J’aurais pensé que les 30 ans de carrière et un nouvel album m’auraient apporté un peu plus de visibilité. Tu passes assez vite dans les oubliettes, et c’est un peu dur pour la confiance, avoue-t-il candidement. Pourtant, j’ai l’impression de mûrir avec les années comme un bon vin. »

« En ce moment, les gens qui me suivent sont ceux qui m’aiment vraiment, pense-t-il. J’ai sorti mon premier album, en 2004, en m’attendant à en vendre 50 copies. C’était un “trip” que je faisais pour moi. Et j’ai découvert que j’étais seul dans mon genre, et le public a embarqué. C’est lui qui me fait encore vivre », conclut-il.

Il espère d’ailleurs que ses auditeurs pourront oublier toutes leurs préoccupations et se laisser bercer par la musique le temps que durent les 14 pièces de Bang! Bang!.

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