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«Plus haut que les flammes»: vers la lumière

Plus haut que les flammes
«Plus haut que les flammes» Photo: Collaboration spéciale

En ces temps obscurs, le courage s’avère plus nécessaire que jamais. Il est au cœur du long métrage Plus haut que les flammes, de Monique LeBlanc, dont la première mondiale a eu lieu en ligne dans le cadre du Festival International du Film sur l’Art.

Le recueil de poésie Plus haut que les flammes, de Louise Dupré, a marqué au fer blanc tous ceux qui l’ont lu, remportant notamment le Prix du Gouverneur général en 2011.

Traumatisée par ses visites à Auschwitz et Birkenau, l’autrice était incapable d’écrire… jusqu’à la naissance de son petit-fils, qui a permis à sa plume lucide et pleine d’espoir de renaître de ses cendres. Cela a donné une œuvre exceptionnelle qu’embrasse maintenant le cinéma.

«C’est très rare, des films qui existent à travers des textes poétiques intégraux», fait remarquer en entrevue Monique LeBlanc (Les chemins de Marie), qui a travaillé pendant quatre ans sur cette production de l’Office national du film.

Personne ne pourrait la contredire. Narré par la comédienne Violette Chauveau, l’hymne hypnotise par sa façon de passer constamment de l’enfer au paradis. Des horreurs de la Seconde Guerre mondiale aux inégalités chroniques, ce récit ardent s’articule autour de femmes et d’enfants de différents pays afin de mieux relever leur dignité, de laisser la vie triompher.

«La poésie est quelque chose qui fait peur à la plupart des gens. Il y a des récits qui peuvent être difficiles à comprendre. Mais dans ce texte-ci, il y a véritablement une histoire. C’est plus accessible.» -Monique LeBlanc, réalisatrice

La beauté naît également de la photographie immersive, baignée de nature, sur laquelle vient planer des mélodies – de Bach et autres Johann Johannsson – qui élèvent l’âme. Un lyrisme brûlant comme celui de Terrence Malick.

«Je ne voulais pas que les mots et les images soient les mêmes, explique la cinéaste acadienne. Il fallait penser autrement pour ne pas tomber dans le pathos, pour éviter l’émotion trop intense.»

Ce dialogue esthétique constant touche droit au cœur, saisissant l’essence de la création de Louise Dupré, tout en prenant soin de développer son propre feu sacré.

«Ce qui confère au film sa particularité, et le distingue du texte original, c’est que Louise utilise toujours le “tu”, elle parle d’elle-même, éclaire la cinéaste. J’ai décidé que ce “tu” serait des grands-mères. À travers elles, le “tu” devient profondément humain.»

Cela lui permet d’inscrire cet opus éminemment personnel dans une universalité certaine, encore plus pertinente et essentielle en cette période de pandémie planétaire.

«Le film s’arrête sur des petites choses du quotidien et prend le temps d’observer la nature, les fleurs, les gens, soutient Monique LeBlanc. En temps normal, on va vite, vite, vite. Mais là on peut enfin respirer, regarder ce qui est beau et merveilleux dans tout ça, comme des grands-mères qui font de la nourriture, qui lavent leurs petits-enfants.»


«Plus haut que les flammes» est accessible jusqu’au 29 mars à minuit à artfifa.com/fr.

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