Beaucoup d’attentes pour le spectacle «100% télé» de la Saint-Jean
COVID-19 oblige, il n’y aura pas de rassemblements partout au Québec cette année pour la Saint-Jean-Baptiste. Mais les organisateurs s’attendent tout de même à une assistance très importante pour le spectacle télévisuel du 23 juin, qui regroupera des dizaines d’artistes québécois sur quatre chaînes, une première.
«Ça va ressembler au Bye-bye!, en termes d’assistance, selon moi», lâche la présidente du Comité de la fête nationale du Québec à Montréal, Louise Harel, en entrevue avec Métro. Elle prédit que jusqu’à trois millions de personnes pourraient être rivées à leur petit écran pour l’occasion.
D’autres annonces devraient d’ailleurs être faites dans les prochains jours en ce qui concerne la région de Montréal. «Une fête nationale, ça ne se reporte pas. On va fêter le 24 juin, je vous promets», confie Mme Harel, sans vouloir s’avancer davantage sur la forme que prendront les réjouissances. La Ville de Montréal a toutefois déjà annoncé que toutes les activités culturelles, les festivals, rassemblements publics et événements sportifs seront annulées jusqu’au 2 juillet.
La directrice générale du Mouvement national des Québécois (MNQ), Martine Desjardins, s’attend elle aussi à une réponse «très forte» lors du spectacle télévisuel, sa programmation étant «très diversifiée». En plus d’Ariane Moffatt et de Pierre Lapointe, qui animeront les festivités, la présence de gros noms comme Lara Fabian, Michel Rivard, Gregory Charles, Cœur de pirate, Hubert Lenoir, Roch Voisine ou encore Paul Piché, a été confirmée jeudi.
«Il y en aura vraiment pour tous les goûts. On espère que ça permettra de célébrer comme il se doit. Je pense qu’on a tous besoin de parler de solidarité et de culture pour sortir de cette pandémie. Ça va être une grande communion.» -Martine Desjardins, du MNQ
Québec en soutien
Parce que la culture est «l’âme d’un peuple», le gouvernement Legault investira un peu plus de 1 M$ dans ce spectacle télévisuel, qui sera simultanément diffusé par Télé-Québec, Radio-Canada, TVA et V. L’Orchestre symphonique de Montréal et l’Orchestre métropolitain doivent aussi s’offrir en performance.
«Cette année, les sommes proviennent du ministère de l’Éducation, mais c’est la dernière année. La Fête nationale relève maintenant du portefeuille de la culture», précise à Métro l’attachée de presse de la ministre Nathalie Roy, Geneviève Gouin. C’est le Secrétariat à la promotion de la culture québécoise, créé en septembre 2019, qui gérera dorénavant les budgets.
Au total, quelque 700 projets liés à la Fête nationale ont dû être annulés dans les dernières semaines, afin de respecter les consignes de distanciation de la santé publique. Dans plusieurs régions, des projets créatifs se développent toutefois en ligne, avec l’idée de rapprocher la communauté de ses artistes locaux.
«C’est sûr qu’il va falloir qu’on repense tout ça après coup, qu’on redéfinisse nos règles aussi. Ça va nous amener à réfléchir à comment on fait les choses. Moi, je pense que ça va générer des besoins et des attentes dans certaines régions, vu la créativité de nos propositions», dit Martine Desjardins.
Le virus de la fierté
Pour Mario Beaulieu, député du Bloc québécois et ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste, les Québécois ont de quoi être fiers cette année. «Dans le contexte de la crise, c’est encore plus important d’être solidaire et de souligner les gens qui font des efforts. Le peuple québécois est un de ceux qui a le mieux respecté les mesures de distanciation sociale», a-t-il expliqué à Métro mardi.
Pour lui, la Saint-Jean-Baptiste est aussi un moment de «rendre hommage à nos héros et nos anges gardiens» dans le réseau de la santé.
Au début avril, le premier ministre Legault avait appelé les Québécois à «commencer à visualiser» ce souci de la distance sur le long-terme, afin de prévenir la réapparition d’éclosions de COVID-19. «Oui, c’est une nouvelle culture. Il ne sera plus question de se donner la main. Ou encore d’être trop proches des autres personnes», avait-il dit.