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Jameela Jamil à C2: «se battre contre l’oppression systémique»

Jameela Jamil
Jameela Jamil Photo: Rich Fury/Getty Images

Jameela Jamil était l’invitée virtuelle de C2 ce mardi pour une discussion avec l’humoriste montréalaise Tranna Wintour. Pendant une heure, elles ont discuté diversité, patriarcat, santé mentale et médias sociaux.

«La vie d’une femme est un marathon, surtout si vous êtes marginalisée» a déclaré sans détour l’actrice, autrice et activiste britannique Jameela Jamil. Répondant aux questions de Tranna Wintour, elle a ainsi décrit une industrie du divertissement occidentale saturée en «commentaires misogynes et condescendants».

Si l’artiste salue des créations hollywoodiennes – comme Black Panther ou Crazy Rich Asian – qui s’inspirent de plus en plus des voix des femmes et de la diversité, celle qui a grandi sans modèle à qui s’identifier dénonce un boys club qui demeure encore et toujours très blanc.

«La culture américaine coule dans nos veines. Mais il est important de savoir quel impact elle peut avoir sur notre perception», ajoute-t-elle.

Le capitalisme imposé aux femmes

Cette représentation dans les médias n’est certainement pas suffisante, mais elle permet au moins «d’humaniser les minorités», a-t-elle dit. La jeune femme d’origine indienne et pakistanaise croit que plus de représentativité et diversité permettraient également de redéfinir les normes de beauté.

«Nous ne devons pas passer notre temps à nous demander si on est assez bien pour le patriarcat. En tant que femmes, nous n’avons pas le devoir de nous faire aimer selon des critères prédéfinis», insiste Jameela Jamil.

«Je n’aime pas qu’on me dise qui être ou quoi dire.»

Pour la féministe, chacune devrait pouvoir faire ce qu’elle veut de son visage, de son corps. «Il faut éduquer les femmes à ne pas consommer dans l’unique but de plaire aux autres. Les femmes doivent s’aimer avant tout telles quelles sont.»

«Je n’aime pas mon corps, ni mon visage, mais j’ai appris à vivre avec car je ne veux plus plaire aux autres», a-t-elle confié à Tranna Wintour. «On nous fait croire qu’on est misérable pour nous pousser à acheter des produits cosmétiques», affirme la pourfendeuse du capitalisme.

Activisme et santé mentale

La «perturbatrice du milieu de la beauté» raconte qu’elle est devenue militante «par nécessité», après avoir longtemps souffert de dépression, d’anxiété et de troubles alimentaires. Selon elle, son activisme est en effet lié à ses traumatismes.

Aujourd’hui, Jameela Jamil souhaite qu’un avenir meilleur soit promis aux générations futures. Sa solution: «nettoyer» cet univers, à qui elle reste pourtant attachée. «Si on sait où le mal se trouve, on peut le vaincre» expose-t-elle, confiante et pleine d’espoir.

«Je me battrai toute ma vie.»

C’est pourquoi elle dédie une partie de son temps à l’éducation des enfants sur les problématiques liées à la santé mentale afin de les protéger. Pour cela, Jameela Jamil donne quelques conseils, comme «s’assurer de prendre soin de soi et de sa santé mentale, et s’autoriser à faire des pauses».

À propos des médias sociaux, Jameela Jamil prévient qu’on peut y trouver toute sorte de commentaires haineux, car «le militantisme n’est pas un fan-club mais un mouvement». Il faudrait aussi «que ceux qui détiennent les plateformes nous protègent».

«Il ne faut pas chercher l’approbation, car on combat l’oppression systémique. Nous devons nous battre pour rendre justice aux gens qui le méritent», signale-t-elle.

Enfin, pour neutraliser le patriarcat, Jameela Jamil croit que toutes les minorités, femmes et personnes LGBTQ+ soient solidaires. «Il est vital de se tenir ensemble, de se soutenir et de comprendre nos droits.»

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