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Charlotte Le Bon réalise un clip pour Mottron

L'actrice et réalisatrice Charlotte Le Bon Photo: Pascal Le Segretain/Getty Images

Une louche de fantastique, une pincée baroque: Charlotte Le Bon, actrice devenue réalisatrice, signe le clip de Walk away, morceau du premier album de Mottron, tête chercheuse et prometteuse de l’électro-pop française.

Cette vidéo publiée lundi renvoie à des ambiances à la Nosferatu ou Alice au pays des merveilles. Le bestiaire exploité – créature maléfique, jumelles inquiétantes, onirisme – étonnera ceux qui associent toujours la Québécoise à sa période miss météo déjantée sur Canal+, ou à ses rôles sur grand écran dans Astérix et Obélix, au service de sa Majesté, Yves Saint Laurent, etc.

Mais c’est oublier qu’elle est déjà passée derrière la caméra avec un court métrage, Judith Hotel, cocktail de 17 minutes d’étrangeté, humour noir et hémoglobine. Ce petit film tourné en 2018 marque d’ailleurs sa première collaboration avec Mottron, qui en signe la musique originale.

«On s’est rencontrés grâce à une connaissance commune et je suis tombée raide dingue de son univers, de son travail, explique à l’AFP Charlotte Le Bon. C’est devenu un ami maintenant et, après mon court métrage, on voulait se retrouver sur un autre projet. Walk away faisait écho avec des images que j’avais en tête».

«Ce clip, c’est sa vision, volontairement dégagée des paroles de la chanson», se réjouit auprès de l’AFP le musicien, dirigé dans un double-rôle pour la vidéo. Mottron a sorti la semaine dernière Giants (chez Le Label/Pias), album fureteur qui confirme le potentiel d’un artiste remarqué en janvier en concert dans une église à Eurosonic, festival défricheur à Groningue aux Pays-Bas.

«Charlotte avait dessiné tout le storyboard à la main – c’était particulièrement mignon (rires) – et j’ai été impressionné par sa capacité à gérer une équipe», raconte-t-il.

Malgré un budget et un planning serrés, Charlotte Le Bon a opté pour une pellicule en 35 mm, ce qui ne laissait pas beaucoup de marge d’erreur. «On avait deux jours, il faut savoir exactement ce qu’on veut faire, notamment pour la partie en extérieur, ça a été une course contre le soleil, pour avoir la meilleure lumière», décrypte la jeune femme touche-à-tout (sculpture, photographie, elle possède aussi sa boîte de production).

La prochaine étape? Elle veut tourner l’été prochain au Québec son premier long métrage, Falcon Lake, une histoire inspirée de la BD de Bastien Vivès Une soeur, dans laquelle elle entend injecter «un peu de (sa) mystique (rires)».

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