Soutenez

«La fin des faibles», une victoire pour le rap québécois, selon Pierre-Yves Lord

«La fin des faibles», une victoire pour le rap québécois, selon Pierre-Yves Lord
Pierre-Yves Lord, aborde le rap québécois et l'émission «La fin des faibles» en entrevue à Tout le monde en parle. Photo: Capture d'écran

Animateur d’une nouvelle compétition télévisée de rap, Pierre-Yves Lord estime en entrevue à Tout le monde en parle que l’émission représente une «victoire» pour le rap québécois, qui a historiquement eu de la difficulté à se faire reconnaître par l’industrie de la musique au Québec.

Première compétition de rap francophone à la télé au Québec, «La fin des faibles» sera présentée cette saison sur les ondes de Télé-Québec. Ce seront 12 candidats qui s’affronteront dans cette adaptation du «MC Challenge End Of the Weak», une émission présentée dans une douzaine de pays depuis plus de 20 ans.

Les figures connues du rap québécois Koriass, Sarahmée et Souldia composeront le jury.

«Pour moi, c’est une victoire que cette émission est en ondes aux heures de grande écoute, a commenté Pierre-Yves Lord. Le rap est présent au Québec. Ça vend des disques, il y a des téléchargements, des vues sur les plateformes numériques.»

L’animateur a mis en valeur le fondement artistique derrière ce genre musical longtemps marginalisé au Québec. «Le rap c’est de la poésie de la rue. […] Pour moi, les rappeurs sont témoins de leur époque et c’est une poésie qui est aussi légitime. […] Quand je voyage, j’aime ça parler avec un rappeur. Il a l’heure juste et il va te dire ce qui se passe dans la rue. Il va avoir une vision parfois corrosive de l’actualité.

Documentaire sur les «Kevin»

M. Lord a également présenté son documentaire «Kevin» qui démystifie la connotation négative qu’a prise ce nom très populaire au cours des dernières années.

D’ailleurs, cette connotation est documentée. «Tu as moins de chance d’obtenir un emploi quand tu t’appelles Kevin», a-t-il expliqué.

Le réalisateur peine à expliquer les origines de ce qui a mené à de nombreux préjugés envers ceux qui portent ce prénom. «Des fois, les astres sont alignés pour dévaloriser culturellement certains prénoms, explique-t-il. Regarde Karen aux États-Unis.»

Mais ce préjugé existe bel et bien chez nous, a-t-il insisté. Dans le documentaire, plusieurs témoignages d’hommes qui s’appellent Kevin détaillent les obstacles qu’ils ont rencontrés en raison de leur prénom. «On a comme une vision, des idées préconçues du Kevin, avec la calotte, le char monté en région, pense M. Lord. Je trouve qu’il y du snobisme là-dedans.»

«Si tu as des préjugés contre un Kevin, ça va être quoi quand tu vas voir une personne avec une couleur de peau différente, qui vient d’un autre pays, qui parle une langue différente?», s’est questionné le réalisateur.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.