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Cinéma Public, pour l’amour et le partage du 7e art

Roxanne Sayegh et Aude Renaud-Lorrain Photo: Denis Germain/Collaboration spéciale

Le Cinéma Public vient de débuter ses activités avec une plateforme en ligne destinée aux cinéphiles montréalais. Et plus encore. Rencontre avec Roxanne Sayegh et Aude Renaud-Lorrain, deux anciennes du Cinéma Moderne en quête de nouveaux défis.

«C’est le début d’une grande aventure», promet Roxanne Sayegh. Depuis jeudi, un nouveau chapitre culturel s’est ouvert à Montréal avec le lancement du Cinéma Public. Pandémie oblige, sa programmation est, dans un premier temps, accessible en webdiffusion seulement.

Lancer un nouveau projet en pleine pandémie mondiale? L’idée peut paraître un peu folle. Mais le duo y voit une belle opportunité, celle «d’explorer hors des sentiers battus, de se connecter avec les autres, tout comme de développer des projets à échelle humaine».

«La crise sanitaire nous amène à réfléchir et à repenser ce que nous voulons faire, comment et pourquoi. On n’a pas encore découvert toutes les possibilités du numérique. On commence à rêver», poursuit la cofondatrice.

Aude Renaud-Lorrain, son associée au Cinéma Public, souligne pour sa part un autre avantage de cette nouvelle dimension digitale, et pas des moindres: tout le contenu du site est accessible partout au Canada.

Un Cinéma Public ouvert

Pour son lancement pancanadien, les deux ont ainsi eu a coeur de miser sur une offre très variée. Créations d’ici et d’ailleurs, multiples collaborations… «Nous avons cherché tous ces films qui méritent d’être vus, résume en quelques mots Aude Renaud-Lorrain. Notre idée était de sortir des habitudes des cinémas “plus commerciaux” et de proposer une programmation ciblée, à la fois payante et gratuite, qui soit renouvelée de façon périodique».

Documentaire québécois avec Passage de Sarah Baril Gaudet, ou philippin avec le récipiendaire du Grand Prix des RIDM 2020, Aswang d’Alyx Ayn Arumpac; fictions qui concourent aux Oscars avec Sound of metal de Darius Marder et Minari de Lee Isaac Chung; ou encore cinéma de genre avec Saint Maud de Rose Glass, la liste est riche et donne envie.

«Nous avons une grande majorité de films réalisés par des femmes», relève-t-elle par ailleurs, tout en précisant qu’il s’agissait d’un choix intuitif. Ce n’est donc pas un hasard si l’on retrouve dès aujourd’hui à l’affiche sur le site de Cinéma Public Shiva Baby d’Emma Seligman par Celluloid.

De son côté, Roxanne Sayegh rappelle toute l’importance d’un «espace de rencontre entre le public, les créateurs et les partenaires». Pour cette raison, plusieurs discussions avec différents cinéastes ont donc été prévues, tout comme des présentations dans le cadre de différents festivals, comme Vues d’Afrique et Stop Motion Montréal.

Proche du Cinéma Moderne

Ce sens de l’humain au coeur du Cinéma Public leur vient incontestablement de leur expérience passée au Cinéma Moderne, salle de quartier du Mile End, dont il serait le cousin en quelque sorte. «Le Cinéma Moderne a été un grand succès. Nous sommes très heureuses d’avoir vu se cinéma naître et grandir. Dans les derniers mois, nous avons cependant senti que c’était le bon moment pour nous lancer, voyant que le Cinéma Moderne avait des bases solides», insiste Roxane Sayegh qui garde la même motivation.

«Il y a très peu de salles indépendantes à Montréal, et le réseau n’est pas encore bien établi. Quand on regarde d’autres grandes villes dans le monde, on voit le succès des cinémas de quartier.» Roxane Sayegh, cofondatrice du Cinéma Public

Et parce que «le contact avec les gens est [son] carburant», elle promet que la prochaine étape du Cinéma Public se déploiera cet été, en extérieur ou en intérieur, si les conditions sanitaires le permettent. «Cela sera différent de la formule classique de ciné-parc. Nous cherchons à offrir une expérience originale, et nous ne voulons prendre la place de personne. Notre expérience sera complémentaire de ce qui existe déjà», dit-elle.

Enfin, Roxanne Sayegh et Aude Renaud-Lorrain souhaitent tout de même s’établir dans un lieu physique permanent dans le but d’attirer une clientèle de proximité. «Nous avons plusieurs options [de quartier] sur la table», confient-elles, évoquant «une décision cruciale à prendre».

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