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Ventes de livres en forte hausse durant la pandémie

Photo: Métro Média archives

Depuis le début de la pandémie, il y a des sphères de l’économie qui s’en tirent beaucoup mieux que d’autres. Les restrictions sanitaires et les périodes de confinement n’ont pas freiné l’attrait des bouquins. Nombreux sont les lecteurs qui semblent y avoir trouvé évasion et réconfort, puisque les ventes de livres ont explosé de 16,3% en 2021 chez les libraires du Québec, après une hausse de 4,6% en 2020.

Ce phénomène provincial valable pour la littérature francophone se vérifie aussi très bien localement. Des libraires interrogés à Sainte-Foy et Sillery confirment la flambée des chiffres enregistrés à la caisse. Ils affichent toutefois un enthousiasme modeste et refusent de pavoiser par respect pour le milieu culturel en général, qui en a largement arraché depuis l’arrivée de la Covid-19.

«Nous sommes une exception parmi les milieux de diffusion de la culture qui ne peut se plaindre des effets de la pandémie. Pendant que les restaurants et les salles de spectacles étaient fermés, les gens se sont réfugiés dans le plaisir de la lecture. Durant leurs marches, rare activité permise au plus fort de la crise, ils semblent aussi avoir redécouvert leurs petits commerces de quartier», constate Marie-Hélène Vaugeois, copropriétaire de la librairie Vaugeois sur l’avenue Maguire.about:blank

Le marché du livre québécois en chiffres. Tableau gracieuseté ALQ

Cette année exceptionnelle pour les livres s’explique en bonne partie par les appels en faveur de l’achat local pour préserver l’économie. «On l’a senti chez de nombreux clients. C’était important pour eux de contribuer au maintien des entreprises et des services de proximité. Il y avait également un grand intérêt pour se divertir, mais aussi comprendre et revenir aux sources», souligne Éléna Laliberté, directrice de la librairie La Liberté de la route de l’Église.

Assurément, cela a favorisé les romans québécois et les livres jeunesse pour combler parents et enfants dans leur passion. L’essor a aussi eu des répercussions favorables sur d’autres catégories, comme les essais, les fictions et les documentaires, de même que les livres historiques, scientifiques et pratiques. Souvent, le bouquin est venu soutenir un nouveau passetemps, que ce soit pour la cuisine, le bricolage ou le jardinage. En fait, le seul secteur ayant sous-performé est inévitablement celui du guide voyage.

Moins évident sur le campus

L’enthousiasme généralisé pour le livre depuis deux ans a été moins évident du côté de la Coop Zone de l’Université Laval. «Nous suivons plus modestement la tendance en 2021 avec une appréciation de 5 à 6% dans la littérature traditionnelle. Toutefois, le fait que le campus a été fermé pendant de longues périodes a fortement réduit l’achalandage en magasin», indique son directeur général Éric Fong.

En ce qui a trait spécifiquement au livre scolaire, la tendance affiche une baisse graduelle et constante. Ainsi, pendant que les notes de cours grimpent d’environ 3%, les manuels d’enseignement chutent de près de 6%. M. Fong y voit trois principales raisons, soit les cours à distance, les abandons sans pénalité et les délais d’approvisionnement.

Espoir pour l’avenir

Pour 2022, les experts se font réalistes et anticipent l’atteinte d’un plateau dans la progression des ventes. D’autant plus que les gens ont fait de bonnes réserves de livres. «Néanmoins, de bonnes habitudes ont été créées ou retrouvées, ce qui devrait assurer une certaine constance», évoque Mme Laliberté. «Il faut aussi considérer que pendant que de nouveaux lecteurs se sont révélés, bizarrement de grands lecteurs se sont faits moins présents. Leur retour est attendu avec le déconfinement», ajoute Mme Vaugeois.

Bref, l’espoir est de mise pour les auteurs, les éditeurs et les libraires québécois.

Ventes de livres par catégorie en 2021

  • Littérature (romans) +21,3%
  • Jeunesse (divers) +15,2%
  • Éditeurs québécois +18,3%
Pendant que plusieurs activités de loisirs ont été interdites ou restreintes, les livres ont gagné en popularité comme moyens d’évasion ou de ressourcement. Photo Métro Média archives

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