7e ciel: cette semaine on craque pour…
Cette semaine, on craque pour… Hypno, Cabaret, Forêt, le segment Danz de Danz et Toot, Central Park Five, la collection Courts métrages et les classiques sur Tou.TV et Denis Bernard dans Yellow Moon, la balle de Leila et Lee.
Et on se désole pour… Les fins de thrillers insultantes.
| 1. Hypno Un hypnotiseur se sert-il de ses «pouvoirs» dans sa vie privée? La réponse imaginée par Simon Boudreault (Sauce brune, Soupers) est quelque peu troublante, au fil de cette pièce semi- fantastique, dans laquelle nous avons décelé quelques clins d’œil au film Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Michel Gondry). Vaut-il mieux vivre dans la vérité ou tenter de se rapprocher d’un bonheur utopique? On embarque facilement dans l’univers tragi-comique et la chronologie décousue, bien servis par la mise en scène de Luc Bouffard. Efficace. À la salle intime du Prospero jusqu’au 6 avril. (Camille Laurin-Desjardins) |
| 2. Cabaret C’est exactement ce à quoi on s’attendait de la part de Denise Filiatrault : du bon divertissement chanté, à grand déploiement, coloré, pétillant. Du bonbon que cette nouvelle version de Cabaret, quoi! Elle a beau faire ses premiers pas dans le monde théâtral, Brigitte Boisjoli, bien connue pour son énergie inépuisable, est tout à fait à sa place sous les traits de l’explosive Sally Bowles dans cette comédie musicale sur fond d’Allemagne de l’entre-deux-guerres. À ses côtés, Luc Guérin ne donne pas sa place non plus, et le reste de la distribution se révèle fort satisfaisante. La metteure en scène de La mélodie du bonheur réussit son coup, une fois de plus! À la salle Pierre-Mercure jusqu’au 31 mars. (Jessica Émond-Ferrat) |
| 3. Forêt Même si on avait déjà entendu Joseph Marchand et Émilie Laforest séparément (chez Pierre Lapointe ou Ariane Moffatt, entre autres), le couple-d’amoureux-et-groupe-de-musique se révèle une des magnifiques surprises de ces premiers mois de 2013. On entre dans une bulle en écoutant leur premier album éponyme, où les textes finement ciselés de Kim Doré sont chantés de façon hypnotisante par la superbe voix aérienne de Laforest, alors que Joseph Marchand et son acolyte François Lafontaine ont su créer des ambiances musicales en parfaite symbiose avec celle-ci. À écouter absolument. Présentement en magasin. (Jessica Émond-Ferrat) |
| 4. Le segment Danz de Danz et Toot Le rideau se lève sur une scène remplie de danseurs des Grands ballets canadiens. Les filles sont en jean trois quarts, les garçons en pantalons noirs. Les t-shirts sont colorés, les visages souriants, les hanches mobiles. Effet d’entraînement instantané. Après l’intro, tout va à un rythme explosif, les hommes se regroupent notamment pour danser et rebondir au son d’une musique world. D’ailleurs, la trame sonore, drôlement bien choisie, navigue entre Brian Eno et Ludwig Van. On a aussi droit à un numéro ovni où une voix compte en langue étrangère : «Uno. Uno, duo. Uno, duo, tera.» Danz, première partie du programme double Danz & Toot, est un collage d’extraits du chorégraphe israélien Ohad Naharin. Un collage vif, spontané, dynamique. Un vrai vent de fraîcheur. Au théâtre Maisonneuve vendredi et samedi à 20h. (Natalia Wysocka) |
| 5. Central Park Five Par une nuit new-yorkaise de 1989, alors que le climat social est brutal et la criminalité hors de contrôle, cinq ados de Harlem qui se connaissaient, mais de loin, se rendent à Central Park un peu chacun de leur bord. L’ambiance est trouble, et des explosions de violence rythment les heures qui passent. Mais les cinq jeunes ne se rendent coupables de rien, restant plutôt en retrait. La police les coffre quand même et leur épingle sur le dos un des crimes commis cette nuit-là dans le parc, à savoir le viol d’une femme, retrouvée le lendemain dans un état proche de la mort. Soumis à des pressions incroyables, les cinq jeunes avouent avoir pris part à cette agression qu’ils n’ont pas commise et le NYPD se pète les bretelles d’avoir des coupables à livrer non seulement à la justice, mais aussi aux médias, avides de sensations fortes et de boucs émissaires. Le solide documentaire de Ken Burns fait la lumière sur cette méprise horrible, en exposant les inégalités raciales et sociales qui divisaient New York à l’époque. Très troublant… Central Park Five, en salle dès aujourd’hui. (Natalia Wysocka) |
| 6. La collection Courts métrages et les classiques sur Tou.TV On dit souvent que le court métrage ne dispose pas de plateformes suffisantes pour joindre un large public – ce qui est vrai, et bien dommage. Avec sa collection Courts métrages, dans laquelle on peut voir 16 films de jeunes réalisateurs d’ici, Tou.tv contribue à donner de la visibilité à d’excellentes œuvres qu’on n’aurait sans doute jamais eu l’occasion de voir autrement. On souligne par ailleurs l’arrivée imminente (dès le 29 mars) de la collection de grands classiques, qui donnera à voir ou à revoir les Chaplin, Hitchcock et Orson Welles. Ici aussi, une chance de visionner des films qu’on n’aurait peut-être jamais pensé à aller chercher autrement. Sur Tou.tv. (Jessica Émond-Ferrat) |
| 7. Denis Bernard dans Yellow Moon, la ballade de Leila et Lee Lee, qui cherche à faire un gros coup de cash dans le domaine du crime, invite Leila, silent Leila, à partager une frite, même si elle est froide, parce qu’une frite, c’t’une frite. Mais les choses tournent un peu tout croche, et Lee et Leila doivent fuir. Marque de commerce de La Licorne, cette pièce écossaise de David Greig nous entraîne dans un univers où les pires drames côtoient les moments les plus comiques. La distribution est très juste, et tous les acteurs se distinguent, dont Monique Spaziani dans le rôle d’une star des magazines HELLO!. Au sein de cette histoire d’amour entre deux jeunes un peu maganés et assoiffés d’aventures, on aime particulièrement le jeu toujours aussi juste et intense de Denis Bernard. Le directeur de La Licorne plonge entièrement dans le texte, dans l’émotion. Tout va bien. Tout va bien. Tout va très, très bien. Au théâtre La Licorne jusqu’à samedi. (Natalia Wysocka) |
MÉTRO EN ENFERLes fins de thriller insultantes |