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20 ans de métamorphose dansante 

Le directeur général et artistique du Festival Quartiers Danses, Rafik Hubert Sabbagh. Photo: Gracieuseté/Festival Quartiers Danses

D’un événement à la programmation jugée «bâtarde» par certain.e.s à un grand festival célébrant la diversité culturelle de Montréal, le Festival Quartiers Danses (anciennement Transatlantique) a bien grandi ces deux dernières décennies. Du 7 au 18 septembre, la 20e édition de Quartiers Danses poursuit la mission du festival, qui consiste à démocratiser la danse, en présentant les œuvres de près de 50 chorégraphes en salle et sur la place publique.  

Au tournant des années 2000, le fondateur du festival, Rafik Hubert Sabbagh, alors propriétaire d’une agence de développement et de promotion pour des compagnies de créations contemporaines d’ici et d’ailleurs, organise ce qu’il appelle des «manifestations de danse» sous le nom Transatlantique. 

«Je n’avais pas la prétention de faire un festival. De toute façon, on n’avait pas les sous. Au sein de mon agence, je faisais des off [NDLR: un spectacle donné en marge d’une programmation officielle] avec des artistes que je défendais», explique le directeur général et artistique du Festival Quartiers Danses en entrevue avec Métro. 

Les maisons de la culture de Montréal furent les premiers lieux de diffusion pour les manifestations artistiques de Transatlantique. 

Dès 2005, l’agent culturel de la maison de la culture Maisonneuve Pierre Larivière, fondateur de plusieurs festivals à Montréal, offre à Rafik Hubert Sabbagh un contrat de trois ans pour créer une manifestation annuelle dans plusieurs lieux de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, dont sur la place publique.  

Danser en contexte urbain

À partir de ce moment, toujours dans un désir de démocratisation de l’art, Rafik Hubert Sabbagh amène la danse dans les rues de Montréal, reconnue aujourd’hui comme «l’une des capitales de la danse».  

Au Canada, nous sommes les spécialistes de la danse en milieu urbain.

Rafik Hubert Sabbagh, DG du Festival Quartiers Danses

Que ce soit à la Place des festivals, au parc Émilie-Gamelin, au parc du Bassin-à-Gravier à Griffintown, à l’Esplanade de la Place Ville Marie ou encore autour du canal de Lachine, le Festival Quartiers Danses offre cette année près de 60 spectacles en extérieur pendant 12 jours.  

«Le festival met de l’avant la danse accessible. Ça ne veut pas dire la danse quétaine, mais monsieur et madame Tout-le-Monde qui vient voir un show pour la première fois va sortir en ayant senti ou compris quelque chose», déclare M. Sabbagh.  

S’il aime sortir des quartiers centraux, le directeur général et artistique du Festival Quartiers Danses privilégie toujours des endroits où il y a du trafic. «C’est toujours dans des places où il y a du monde. On ne va pas faire des shows pour les danseurs et chorégraphes où il y a deux chats et trois souris», lance-t-il.  

En 2009, Transatlantique devient le Festival Quartiers Danses (FQD). Puisqu’il n’avait pas assez d’argent pour faire de la publicité pour les spectacles en salle à l’époque, le festival était surtout connu pour ses spectacles et performances en milieu urbain, explique Rafik Hubert Sabbagh.  

«Les gens nous connaissaient, mais pensaient qu’on n’était qu’un festival de rue. Petit à petit, ces gens-là ont découvert qu’on était en salle, dit-il. […] On a démystifié la danse pour apprivoiser des gens, pour qu’ils viennent aussi dans les salles de spectacle.» 

Diversité à l’image de Montréal 

Le Festival Quartiers Danses se démarque aussi par sa programmation diversifiée mettant en relief plusieurs styles de danse, ce qui ne plaisait pas particulièrement au début, indique Rafik Hubert Sabbagh.  

«À l’époque, on disait que la programmation n’était pas bonne. Ils n’osaient pas le dire, mais ils le disaient entre les lignes que c’était une programmation bâtarde. Parce que je mettais autant le ballet que le breakdance, que la danse africaine, que la danse japonaise butō, que le kabuki, que le tango, que le flamenco ou le contemporain. Je voulais mettre toutes les cultures à l’image de Montréal, qui est une terre d’accueil», mentionne-t-il.  

Heureusement, «le temps a [bien] fait les choses», et le discours a changé. «Maintenant, depuis cinq ans, on dit que le directeur général et artistique est un visionnaire, qu’il est dans les quartiers culturels et qu’il a une programmation inclusive», se réjouit-il.  

4 spectacles incontournables: 

En plus des spectacles en contexte urbain, le Festival Quartiers Danses offre cette année pas moins de 17 premières en salle. Voici quelques suggestions. 

  • Le danseur-équilibriste Samuel Tétreault, de la compagnie Les 7 doigts de la main, présentera son œuvre Geysers. Au-delà de la virtuosité acrobatique, il explore une démarche introspective et une réflexion sur la nature même de la notion d’équilibre. 13 septembre à 20h au Studio-Théâtre des Grands Ballets Canadiens. 
  • La marée des saisons de Margie Gillis, une des pionnières de la danse moderne. Présentée en première mondiale, son œuvre a été créée pour le festival. La nature et le changement des quatre saisons y sont à l’honneur. Le 15 septembre à 19h30 au Studio-Théâtre des Grands Ballets Canadiens. 
  • La chorégraphe et danseuse canadienne Rebecca Margolick présentera son œuvre Bunker + Vault, qui a remporté le prix du jury pour la «meilleure œuvre chorégraphique en intérieur» au Festival Quartiers Danses 2019. Elle traite des épreuves incessantes du corps féminin au fil des générations. Le 16 septembre au Studio-Théâtre des Grands Ballets Canadiens. 

La plupart des prix des billets de spectacles varient entre 25 $ et 35 $. Le spectacle d’ouverture est offert à tous.tes pour 20 $ à l’occasion de la 20e édition. Plus de détails ici.

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