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Jay Baruchel, aussi canadien que le BlackBerry

Jay Baruchel est tellement fier de son pays qu’il a une feuille d’érable tatouée sur le corps. Photo: JF Galipeau/Métro

Saviez-vous que le BlackBerry, le tout premier téléphone intelligent, a été inventé par une entreprise canadienne? C’est justement par amour pour son pays que le fier Canadien Jay Baruchel a décidé de tenir la vedette de BlackBerry, film racontant l’ascension et la chute de ce fameux téléphone qui était si populaire à une époque et que plus personne ne possède aujourd’hui. 

Acteur de renommée internationale, Jay Baruchel est né à Ottawa, a grandi dans le quartier montréalais Notre-Dame-de-Grâce (NDG, pour les intimes) et demeure aujourd’hui à Toronto. Malgré son succès à Hollywood au cours des deux dernières décennies, il préfère rester chez lui, au Canada.  

En entrevue avec Métro, Jay Baruchel raconte qu’au début de l’âge adulte, il n’a pas eu le choix d’aller travailler aux États-Unis pour assurer une meilleure vie à sa famille, lui qui payait déjà les factures depuis ses 14 ans. Mais il n’avait pas l’intention de devenir célèbre ou d’y rester pour toujours.  

Pour tout dire, il est tellement fier de son pays qu’il a une feuille d’érable tatouée sur le corps. 

Jay Baruchel. Photo: JF Galipeau/Métro

Une infériorité autodiagnostiquée 

Si Jay Baruchel est fier d’être canadien, ce sentiment n’est pas largement partagé, estime-t-il. « Nous ne sommes pas gentils entre nous. On ne m’a jamais manqué de respect à Los Angeles comme on l’a fait à Toronto ou à Vancouver. » 

Ce n’est que lorsqu’il a commencé à avoir du succès aux États-Unis que le talent de Jay Baruchel a été reconnu au Canada. Et encore. L’acteur bilingue raconte qu’au cours d’un récent tournage pour une série canadienne, les membres de l’équipe ont commencé à le traiter avec moins de considération lorsqu’ils ont appris qu’il n’était pas d’origine américaine. 

Si le Canada francophone a un écosystème culturel réel et vivant, les Canadien.ne.s anglophones comme lui se placent en position d’infériorité, croit un Jay Baruchel attristé par ce constat. « Nous sommes incapables de penser que nous sommes intéressants. »  

De quoi être fier 

Pourtant, le Canada anglophone a plein de raisons d’être fier, avance l’acteur de 41 ans. 

« Le Canada est à l’origine d’innovations sans que personne soit au courant, parce qu’on n’ose pas parler de nous », affirme Jay Baruchel. 

C’est pour cette raison que le film canadien BlackBerry, qui traite d’une entreprise d’ici qui a joué un rôle majeur dans le monde, est si important pour celui qui a notamment tenu le rôle-titre du long-métrage The Trotsky

Il s’en dit d’autant plus heureux que BlackBerry a reçu jusqu’à présent de très bonnes critiques, n’ayant rien à envier à n’importe quel film américain du même genre.  

« En plus, les Américains ont cinq fois le budget et deux fois plus de temps de tournage. On a disposé de 5,5 millions de dollars et de 35 jours de tournage. Imaginez ce qu’on pourrait faire avec 80 millions et 6 mois de tournage; on changerait le monde! » 

Jay Baruchel. Photo: JF Galipeau/Métro

Une possible avancée 

Jay Baruchel croit en une industrie cinématographique canadienne forte. Il évoque des films récents, tels que I Like Movies, Brother ou Scarborough, qui ont connu de belles réceptions. Mais jusqu’à présent, chaque fois qu’il y a des succès, comme le film Goon dans lequel il a joué, ils sont isolés.  

« Quand on aura des cinéastes anglo-canadiens qui peuvent travailler aux États-Unis, mais qui choisissent de travailler au Canada comme je le fais, on saura qu’on a réussi à créer quelque chose », estime-t-il. 

En attendant, Jay Baruchel, qui poursuit également une carrière de cinéaste, va continuer de faire des films qui racontent des histoires canadiennes que personne n’a encore jamais racontées. C’est à ça qu’il veut consacrer sa carrière. 

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