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Zoe Sanders monte sur scène et brise la glace

Zoe Sanders Photo: Zoé Arcand/Métro Média

Zoe Sanders lançait mercredi soir son premier album long, Femme ou fantaisie. C’est «à la bonne franquette», dit-elle, qu’elle a reçu ses fans dans l’atmosphère feutrée du O Patro Vys, dans Le Plateau. Pour la première fois, la trentenaire est montée sur scène afin de présenter sa musique, estivale et mature.

Inspirées par la poésie de Carla Bruni, les thématiques qu’explore Zoe Sanders tournent autour de la médiatisation de soi par la technologie, l’identité de femme et «les mensonges qu’on se fait à soi-même». Les arrangements ont été minutieusement construits en collaboration avec Jay Lavigne en studio.

Le ton et les arrangements de Femme ou fantaisie rappellent ceux de feu Thérapie Taxi, groupe pop français jouant avec la nostalgie, la sensualité et la violence. Ce sont toutefois les grandes divas qui inspirent la musicienne. Dalida, Barbara, Amy Winehouse, Madonna, mais aussi Nelly Furtado et No Doubt influencent l’artiste dans l’esprit et les sons de sa «grosse pop dansante».

Ce deuxième opus, lancé il y a une semaine, est sa première œuvre dans la langue de Molière. Elle a, en 2020, sorti Viral Education, microalbum anglophone de huit titres.

Elle travaillait à l’époque comme éducatrice à la petite enfance, portant «deux tresses et un t-shirt des Tortues Ninja» le jour, et des robes à paillettes la nuit.

Je me sentais comme Miley Stewart qui se change en Hannah Montana ou Clark Kent qui se change en Superman.

Zoe Sanders

Ayant abandonné son poste dans un centre de la petite enfance pour se concentrer sur la musique, c’est Zoe Sanders version Hannah Montana qui est montée sur les planches du O Patro Vys, dans une atmosphère intime.

Un beau potentiel

Incertaine sur scène, l’autrice-compositrice-interprète compensait son manque d’expérience devant une foule par une chaleur touchante et une joie de vivre contagieuse. Le public, hétéroclite, a timidement dansé alors qu’elle chantait ses textes matures, présentés sur de la musique densément produite.

C’est Guillaume Guilbault qui l’a accompagnée sur scène, derrière un «vaisseau spatial de synthétiseurs». À l’extérieur de l’enclos de claviers, Zoe Sanders apprivoisait son espace, apprenant à maîtriser la scène. La présentation du projet, qui a assurément du potentiel, reste à travailler. Une mise en scène plus rodée viendra avec la pratique.

Sans consacrer trop de temps à parler de la période pandémique, trop «glauque», la chanteuse raconte avoir passé des heures à tuer son ennui en chantant et dansant «en tenues de sortie sur du Beyoncé». C’est cette énergie, «cet état d’esprit» qu’elle voulait faire transparaître dans Femme ou fantaisie.

«Maintenant, à chaque occasion de sortir, j’y vais pour le tout, tout, tout. Je veux faire de la musique rassembleuse et qui fait danser. Je veux juste que ce soit le fun», dit la Montréalaise.

Ayant grandi sur Le Plateau, Zoe Sanders se dit amoureuse de Montréal, sa «ville préférée». Elle adore l’énergie qui s’emporte de ses habitant.e.s alors que la neige fond et que les gens sortent de leur hibernation pour se ruer vers les parcs. Elle ose espérer que c’est l’énergie que son album inspirera aux auditeur.trice.s.

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