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Brick et Brack pour l’indépendance du Québec… maintenant! 

Brick et Brack Photo: Sacha Bourque

Préparez votre maquillage et votre drapeau fleurdelisé. Le Club Soda s’apprête à virer tout bleu le soir du 23 juin grâce au mégaparty de la Saint-Jean qu’organise le duo Brick et Brack, deux poètes engagés qui sont radicalement souverainistes

Brick et Brack, c’est le projet humoristique des comédiens de formation François Ruel-Côté et Sébastien Tessier. Les deux amis se sont rencontrés à l’école de théâtre de Saint-Hyacinthe il y a une dizaine d’années avant de créer un véritable lien d’amitié plus tard dans une ligue d’impro.  

De leurs niaiseries en improvisation sont nés les balbutiements des personnages de Brick et Brack, un duo de « poètes, slammeurs, rêveurs et révolutionnaires de tous les combats qui tirent sur tout ce qui bouge », explique François Ruel-Côté, alias Brick.  

« Ils sont inspirés des poètes des années 1970 comme Gérald Godin, Gaston Miron, Claude Gauvreau, toute cette gang avec une verve incroyable », poursuit le comédien.  

La genèse 

Les deux compères, qui ont 29 et 35 ans, trouvaient amusant de ramener sur la table l’enjeu de la souveraineté, enjeu qui n’est « pas pantoute de notre génération », disent-ils. C’était pour eux d’autant plus drôle en ce « timing pas pantoute optimal » que d’avoir des personnages qui disent que c’est maintenant ou jamais que l’indépendance doit se faire. 

« On vient du théâtre, mais on a toujours été en amour avec la comédie. On se demandait comment sortir ces gars-là du théâtre. Le stand-up a fonctionné », explique Sébastien Tessier, alias Brack. 

En 2018, les deux amis ont créé Brick et Brack pour un numéro de cabaret de huit minutes dans le cadre du Zoofest. Ils n’y ont plus touché pendant un an, jusqu’à ce qu’ils fassent un autre spectacle pour le festival, cette fois de 60 minutes, intitulé La Nuite de la Poésite

L’engouement a été tel lors de ces représentations que les comédiens ont décidé de garder leurs personnages et de pousser la blague plus loin.  

« À la base, on voulait juste faire un numéro de huit minutes de poèmes de marde. Je n’aurais jamais pu imaginer que cinq ans plus tard, les personnages existeraient toujours et qu’ils prendraient autant de place dans nos vies », témoigne l’interprète de Brick. 

Et ils en ont fait du chemin depuis ces débuts. Les deux comédiens rodent leur spectacle partout à travers la province en plus de faire des projets de webséries, de jeux vidéo et de podcasts

Juste une blague? 

À un certain moment, quand le projet s’est mis à prendre une place d’importance dans leurs vies, les deux amis ont dû s’assoir et se demander l’un à l’autre: « Toi, qu’est-ce que tu penses de ça pour vrai, l’indépendance? » Après tout, à la base, l’idée était seulement venue comme une blague, sans être réfléchie.  

« Moi, la politique, ça m’intéresse énormément, l’histoire du Québec aussi, note François Ruel-Côté. Après, dans mon quotidien, je ne suis pas obsédé par l’indépendance du tout. Ce n’est pas dans l’air du temps, il n’y a pas de projet concret sur la table. Si on devient un pays, on peut le faire à notre image, mais ton image n’est pas nécessairement la même que la mienne. » 

Autrement dit, même s’ils sont beaucoup plus modérés que leurs personnages en matière de politique, plusieurs propos de Brick et Brack reflètent leurs opinions.  

François évoque, par exemple, la vision de la CAQ sur l’immigration ou l’environnement dont parlent leurs personnages; ce sont des angoisses et préoccupations que lui et Sébastien ont réellement dans la vie. 

« On utilise le véhicule de ces personnages pour dire parfois exactement ce qu’on pense, parfois exactement le contraire », affirme-t-il. 

Et d’interpréter de fervents indépendantistes a fait en sorte que les comédiens sont devenus réellement encore plus fiers de leurs origines.  

« L’écriture nous a amenés à fouiller pour faire des recherches. On a consommé presque tout l’ONF. On a trouvé des petits bijoux qui nous font découvrir notre culture et nous donnent envie de la partager encore davantage », raconte Sébastien Tessier. 

Ainsi, des films comme La bête lumineuse, Pour la suite du monde ou Les ordres devraient être vus par tout le monde, selon eux. 

« Brick et Brack, c’est une joke qu’on prend au sérieux », dit Sébastien. Ce à quoi François ajoute : « Tant mieux si on peut rendre la politique un peu plus sexy par le biais de l’humour, faire découvrir à des jeunes de notre âge des affaires qu’ils ne connaissaient pas et nous inciter à jaser avec des gens qui s’y connaissent. » 

De grandes conversations naissent parfois à la suite de leurs spectacles avec des membres de l’assistance, ce qui réjouit le duo.  

Un spectacle comme un party 

Leur spectacle en est un à l’humour politique et satirique avec une bonne dose d’absurde. Le public arrive souvent déguisé, arborant des drapeaux du Québec. 

Pour la Saint-Jean, Brick et Brack préparent quelque chose de gros, quelque chose qui « va brasser ». Le public du Club Soda sera debout et verra plusieurs invité.e.s défiler sur la scène, où un orchestre accompagnera notamment Sir Pathétik lors d’une interprétation de son iconique chanson Mon pays.  

Après le spectacle, le public est invité à rester jusqu’aux petites heures du matin pour faire la fête.  

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