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Yannick De Martino: intensité feinte

Photo: Yves Provencher/Métro

Pour son troisième spectacle en autant d’années à Zoofest, Yannick De Martino fait un pied de nez aux shows expérimentaux et conceptuels.

Sur l’affiche de Mon coloc comédien m’a aidé avec la mise en scène, l’intensité [feinte] du jeune humoriste est soulignée à grands traits de eyeliner. «C’était vraiment pour que le monde catche tout de suite le degré… C’est over. Ça se voit que c’est pas moi, avance De Martino. Je trouvais que ça montrait le show. La fausse intensité, le cliché. Agir comme si c’était du génie, comme si c’était “don bon”. Mais des fois, c’est [plutôt] comme: “C’est rien. Ça veut rien dire.”»

Dans Mon coloc… De Martino intègre de l’art, dont des poèmes et du théâtre de son cru, dans son habituel style stand-up. «J’ai vraiment exagéré et parodié un humoriste qui veut devenir hyper artistique, précise-t-il. Je parle de sujets divers, et à un moment donné, je place un monologue théâtral intense. Vu que c’est moi qui joue un monologue théâtral intense, ça ne fonctionne pas. Ça devient humoristique à ce moment-là.» L’idée lui est venue d’un flash qui le faisait rire. Simplement. Et qu’il a testé dans un stand-up de quelques minutes, riant de ce qu’il appelle le «phénomène “il faut que je pratique mon monologue, il faut que je sois ténébreux”». Et au lieu d’en parler, il a finalement décidé de jouer le jeu. En passant, ce n’est pas vrai que le coloc a aidé à la mise en scène.

Mon coloc… est plus léger, déconnecté et un peu plus «feel good» que son précédent Moralement gris, qui abordait des thèmes plus sérieux et sociaux, comme la pollution et l’obésité. Ce spectacle, présenté l’an dernier au même festival, lui avait valu le Coup de cœur des médias. L’humoriste de 25 ans ne se sent pas pour autant sous pression. «À la limite, je sens plus un engouement qu’une pression.» Pour lui, l’humour est très subjectif. «Ça me fait rire, le monde qui va voir de l’humour et qui fait: “Ah finalement, je m’étais fait dire que c’était bon, et c’est pas bon.” Je suis comme: “C’est pas pas bon, c’est que la personne a aimé ça, et toi non.” On ne peut pas t’assurer…

C’est pas comme un iPod dont on te dit: “Ça va fonctionner trois ans”.»

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Mon coloc comédien m’a aidé avec la mise en scène
Aux Katacombes
Samedi et dimanche à 20h30 et du 28 juillet au 1er août

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