Angèle Dubeau : La musique de la guérison
«Blanc comme la santé, la pureté et la sérénité. Blanc comme des musiques de lumière», explique la violoniste la plus connue du Québec. Blanc comme le titre de son trente-huitième album, celui qui a suivi son combat contre la maladie. Un album qu’Angèle Dubeau transporte sur scène avec La Pietà, dans un concert présenté en appui à la Fondation du cancer du sein du Québec.
«Au tout début février 2013, j’ai été diagnostiquée atteinte d’un cancer du sein. Évidemment, j’ai dû reporter des concerts durant cette période, parce que c’était impossible pour moi de jouer de mon violon. Après que la nouvelle ait été rendue publique, j’ai commencé à recevoir beaucoup de messages de support et d’encouragement de la part des gens. Or, ces messages se terminaient presque tous par une demande particulière; celle de mettre en musique ce que j’ai vécu, raconte Angèle Dubeau. Au départ, je ne savais pas précisément quelle forme cela allait prendre. Mais dans le tsunami d’émotions à travers lequel je suis passée, il y avait clairement des étapes émotionnelles flagrantes qui pouvaient être exprimées en musique.»
«Puisque j’envisage toujours ma sonorité en couleurs et en textures, je me suis posée la question toute simple: ‘Quelle est la couleur de la guérison?’ Tout de suite, c’était évident que c’était le blanc! Blanc comme la santé, la pureté et la sérénité. Blanc comme des musiques de lumière», explique la musicienne virtuose, qui mène une brillante carrière depuis trente-cinq ans. Véritable œuvre d’art, son violon le Des Rosiers a été fabriqué par Stradivarius lui-même en 1733. En compagnie de La Pietà – l’ensemble de cordes et piano formé de douze femmes qu’elle dirige – la violoniste s’est illustrée dans le cadre de plusieurs tournées au fil des années.
Quatorze pièces de douze compositeurs d’horizons différents sont reprises sur Blanc. Paru en 2014, ce disque est synonyme de guérison et d’espoir pour Angèle Dubeau, qui a choisi la musique comme principal exutoire. «Derrière chacun de mes albums, il y a une recherche minutieuse, un moment, un thème et un fil conducteur. Dans le cas de Blanc, c’est mon trente-huitième album et mon plus personnel. C’est mon histoire et mon parcours émotif, mais également l’histoire de trop nombreuses personnes. J’ai reçu tellement de témoignages de gens qui ont écouté l’album! Des personnes atteintes qui s’ouvrent à moi car elles savent que je suis passée par là et parce que je l’ai mis en musique.»
«Des femmes qui me confient que Blanc a été leur bouillon de poulet et les a aidé à trouver la force et l’équilibre. Ultimement, si ce n’est pas ça le rôle d’un musicien, c’est quoi d’autre? Savoir que ma musique accompagne les gens dans leur vie, leur quotidien, dans les beaux comme dans les moins beaux moments, ça donne toute la signification à pourquoi je suis là, observe Mme Dubeau. À l’aube de la sortie de son trente-neuvième album en carrière, elle confirme que les prochains jours seront sous le signe de la fébrilité. «J’accorde présentement toute une série d’entrevues, car le lancement aura lieu la semaine prochaine. Cet album se veut un portrait du compositeur Ludovico Einaudi et est entièrement consacré à son œuvre. Je l’ai découvert pendant la période où je luttais contre la maladie, alors que j’étais littéralement boulimique d’écoute! C’est une musique de lumière qui est belle et qui fait du bien.»
Angèle Dubeau et La Pietà présenteront le concert Blanc à la salle Pauline-Julien le samedi 21 mars, à 20h. Informations: www.pauline-julien.com ou 514 626-1616.