Directrice artistique de la Petite maison des arts
Depuis 1986, elle organise des concerts dans le salon de sa maison victorienne, coin Saint-Urbain et Saint-Joseph, comme on le faisait au XIXe siècle, pour le plus grand plaisir des mélomanes.
Comment avez-vous eu l’idée d’organiser des concerts dans cette magnifique demeure?
J’ai acheté la maison en 1986. Je l’avais déjà repérée avant. En 1985, alors que j’étais agente d’immeubles, je l’avais vendue à un client, mais il me l’a revendue un an plus tard. Je l’ai achetée sans rien planifier. Mon fils est mort dans un accident de voiture le jour où nous devions passer chez le notaire. La veille, il avait fait un petit concert dans la maison. C’est là que tout a commencé. Parfois, je me dis que c’est lui qui m’aide à continuer, parce qu’à 84 ans, c’est pas normal que je fasse tout ça!
Et depuis, vous organisez des concerts chaque semaine?
J’en organise plusieurs par année. C’est bizarre, mon affaire. Il n’y a rien de planifié. Il n’y en a pas d’autres, des places comme ici! Quand les artistes veulent donner un concert, ils me contactent, et on l’organise. Là, j’appelle mon monde. J’ai une longue liste d’habitués qui viennent régulièrement.
Vous leur téléphonez un par un, chaque fois?
Oui, il n’y a pas d’autre moyen! C’est du bouche à oreille. Je n’ai pas de subventions, pas de budget pour la publicité. Je fais tout moi-même, de l’organisation à la billetterie. Je fais tout, mais je ne fais rien de bien!
Qu’est-ce que les gens apprécient de ces concerts?
L’ambiance de la maison victorienne et la proximité avec les artistes. On peut leur parler. Depuis 30 ans, des centaines d’artistes sont passés par ici, dont Alexandre Da Costa, Janine Lachance, Richard Verreau, Claude-Robin Pelletier, Natalie Choquette, Albert Millaire.
Avez-vous toujours été fan de musique classique?
Toujours. Et j’aime le folklore, aussi. J’adore danser des gigues! Quand j’étais petite, tous les soirs, j’écoutais l’émission Adagio à 11h, à Radio-Canada. J’ai aussi suivi de petits cours de piano, mais en comparaison avec les artistes qui se produisent ici, je ne peux pas dire que je joue. Et j’ai déjà fondé une chorale. Là, je suis très occupée à l’organisation de mon gala, le 23 mai, à l’École de musique Vincent-d’Indy. Il y aura une vingtaine d’artistes.
Comment choisissez-vous vos artistes?
Par coups de cœur. Je suis très spontanée. Je demande toujours à mon comité si ça a de l’allure, mais il est toujours d’accord. Il faut dire que le président de mon comité, c’est le designer Yves Jean Lacasse, qui est mon ami. C’est lui qui m’a dessiné ce manteau.
Pourquoi faites-vous tout ça?
Ça me coûte cher, mais ça m’apporte beaucoup. Ça me stimule. D’habitude, les gens de mon âge sont dans une résidence et ils s’ennuient. Moi, j’organise des concerts, j’ai des sorties presque tous les soirs, je suis invitée partout et j’ai même mon designer!
Pour plus d’informations sur les concerts organisés à la Petite maison des arts et sur le gala du 23 mai: www.lpmda.ca