En mode Salvail, vous faites de la télé, pas du Facebook
Je regardais En mode Salvail cette semaine, comme très souvent d’ailleurs. J’aime l’énergie de Salvail le soir et malgré quelques tendances à être un peu trop «dénominateur commun» à mon goût dans ses choix de questions, il fait de l’excellent travail et tient à bout de bras V depuis quelques années déjà.
Son travail est colossal.
Cependant, un truc m’achale. C’est banal vous me direz, mais ça me travaille quand même.
Salvail et son équipe surutilisent Facebook et les médias sociaux à l’intérieur même des segments de l’émission. À toutes les sauces, Salvail fait appel au public pour qu’il commente sur Facebook afin d’alimenter les segments au retour des pauses.
Question du public, concours, invité masqué, etc.
C’est une bonne idée autour d’une table de réunion pour un coup de pub occasionnel, mais quand la dynamique de ton émission repose sur les likes et les mentions Facebook, il y a un problème – le symptôme d’une télé éphémère qui souhaite avoir le beurre, l’argent du beurre et regarder sous la jupette de la fermière.
L’émission d’Éric Salvail est très populaire sur les médias sociaux, les chiffres en témoignent. Est-ce une raison d’offrir autant de place à Facebook dans le contenu même de l’émission? Si on court après les likes des gens, il faut leur donner du contenu à liker. Le risque de la formule empruntée par Salvail, c’est que les gens vont finir par liker leurs likes, l’annihilation du contenu et l’exclusion même du fondement de l’émission.
On place un miroir devant les spectateurs et ils placent un miroir devant eux – qui influence qui?
Pour le retour des fêtes, ma suggestion serait de mettre un frein sur la course aux likes. C’est super d’interagir avec son auditoire et de le souligner à l’occasion, mais se péter les bretelles en direct parce que 8000 personnes ont commenté une photo d’un chanteur déguisé en Père Noël, on parle ici d’une télé limite masturbatoire et il y a un malaise, selon moi.
Avant de partager du contenu sur les médias sociaux – il faut le créer ledit contenu, et non faire du partage le contenu à partager. Vilain piège.
