«Belle et Sébastien 2», à la recherche de soi et de l’autre
Note: *** étoiles
L’aventure repart de plus belle dans les hauteurs des Alpes françaises alors que Sébastien, accompagné de sa chienne Belle et de César, entame un long chemin en forêt pour retrouver Angelina. «Belle et Sébastien, l’aventure continue» se positionne ainsi dans les récits où la quête de l’autre devient celle de soi.
Mauvaise nouvelle en cette belle journée de septembre 1945, alors que César (Tchéky Karyo) attend impatiemment en compagnie de Sébastien (Félix Bossuet) le retour de sa fille Angelina (Margaux Chatelier) qui revient de guerre.
Le valeureux berger apprendra que l’avion qui transportait la jeune femme s’est écrasé laissant dans son sillage un incendie majeur qui n’a fait aucun survivant selon les pompiers.
Le père partira alors à la recherche de sa fille, qu’il croit toujours en vie puisqu’aucun corps n’a été retrouvé près de l’accident.
César, Sébastien et Belle demanderont l’aide de l’aviateur Pierre Marceau (Thierry Neuvic). L’homme grognon, mercenaire et antipathique au premier coup d’œil acceptera de survoler la zone en échange d’argent.
Évidemment, le garçon et le splendide chien de montagne des Pyrénées se retrouveront dans l’avion qui déviera de sa route en raison d’un accident causé par Sébastien.
Origines
«Belle et Sébastien, l’aventure continue» est bien plus que le récit d’une battue en pleine forêt. Le conte pour tous, qui porte en lui les valeurs de la famille, de l’entraide et de la détermination, en harmonie avec le premier chapitre sorti en 2013, provoque la rencontre de Sébastien et de son père biologique, Pierre Marceau.
Leur relation au départ hostile fera place à une complicité bienveillante entre l’homme et le jeune garçon qui confiera à ce dernier comment sa mère est décédée. La filiation impromptue unira les deux comparses dans les méandres de la forêt à la recherche d’Angelina.
La construction de leur relation père-fils s’insère dans le récit et devient un fil conducteur émotif important pour le spectateur qui se réjouit de voir ce garçon si attachant découvrir ses origines.
Réalisation
Christian Duguay («L’Art de la guerre») peut porter fièrement la réalisation de la suite des aventures réalisées au départ par Nicolas Vanier.
Les images bucoliques d’une campagne vivant au rythme du passé reviennent à l’écran au grand bonheur de ceux qui se sont laissé porter par la poésie visuelle de la précédente aventure.
Les Hautes-Alpes françaises d’une grande beauté se dévoilent à nouveau grâce à des travellings aériens spectaculaires et une esthétique campagnarde fidèle à l’époque.
Action
Le cinéaste d’origine québécoise, bien connu en France en raison de «Jappeloup», reprend les codes de «Belle et Sébastien» tout en apportant au film sa propre signature.
Le dynamisme du montage de «Belle et Sébastien, l’aventure continue» augmente l’intérêt du spectateur en juxtaposition à la direction photo.
Apport indéniable du réalisateur habitué aux films d’action, la réalisation vivante impose un nouveau souffle à une histoire qui aurait très bien pu être lassante comme tant de deuxièmes épisodes de trilogie.
Invraisemblances
Lourd bémol toutefois dans le récit de cette épopée en nature: un grand nombre d’invraisemblances minent la crédibilité de l’histoire inspirée du roman de Cécile Aubry.
Entre les chemins qui se croisent à tout coup au cœur de l’immense forêt, la course folle au cœur d’un incendie forestier et les prouesses de Belle, le spectateur n’est pas dupe et décroche quelque peu de l’histoire.
Même si on tente de faire abstraction de ces éléments où les enfants n’y verront que du feu, force est d’admettre que le scénario du long-métrage aurait peut-être gagné à être peaufiné davantage.
Mais le cœur d’enfant étant ce qu’il est, les notes de la chanson thème de Zaz balaient du revers les éléments distracteurs pour faire renaître cette beauté qui transcende le récit, les personnages et les images.