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Dans la peau d’un enfant autiste avec «Les pieds en haut: Lou» 

Photo: Gracieuseté, Hubblo

Récompensée dans la catégorie meilleure expérience immersive aux Prix Écrans canadiens en avril dernier, l’œuvre de réalité virtuelle Les pieds en haut: Lou est de retour cette fin de semaine dans la métropole dans le cadre des Sommets de l’animation de Montréal. La proposition a de quoi surprendre: expérimenter le monde avec la sensibilité d’une personne autiste. 

Afin que Les pieds en haut: Lou colle le plus possible à leur réalité, des personnes autistes ont été consultées tout au long du processus de création de cette œuvre en réalité virtuelle réalisée par Martine Asselin et Annick Daigneault, toutes deux mères d’un adolescent autiste. Une personne autiste est également présente lors des expériences d’immersion afin qu’elle puisse partager son vécu avec le public. 

Même si les réalisatrices soutiennent qu’il y a autant de manières d’être autiste que de personnes autistes, Martine Asselin explique en entrevue avec Métro qu’elles ont pris, «parmi tous les témoignages [qu’elles ont] cumulés, les éléments les plus signifiants à transposer en réalité virtuelle pour que les gens puissent expérimenter l’état d’esprit et la façon d’interagir de ces personnes». 

Expérience, vécu, ressenti de ces personnes ont donc été les points d’ancrage de leur démarche. Qu’en pensent les principales personnes concernées? 

«En général, les gens trouvent que ça a bien du sens ce qu’on a fait, dit-elle. On a eu le même son de cloche du côté de personnes autistes qu’on n’a pas consultées, mais qui ont essayé [la réalité virtuelle]. En majorité, elles trouvent que c’est une œuvre très respectueuse envers elles, ce qu’elles sont, ce qu’elles sentent et ce qu’elles vivent.» 

Un documentaire alternatif 

Si Martine Asselin fait depuis longtemps du documentaire et du court métrage plus traditionnels, elle considère que l’autisme est le meilleur sujet pour cette technologie qu’est la réalité virtuelle.  

L’expérience immersive Les pieds en haut: Lou présente des moments où l’on voit de l’extérieur le jeune autiste au cœur de la réalité virtuelle, segment accompagné par une narration, et d’autres moments où l’on entre dans sa peau et où l’on est invité à interagir avec le monde qui l’entoure. 

«Ça fait quand même quelque chose de différent d’un documentaire traditionnel, affirme Martine Asselin. Ça sollicite d’autres choses chez les gens et quand ils sortent [de la réalité virtuelle], ils sont plus empathiques à l’autisme qu’avant l’expérience.» 

Une expérience enrichissante même pour les parents d’enfants autistes, ajoute-t-elle. 

«Les parents sortent immensément touchés de l’expérience en disant avoir l’impression de mieux comprendre certaines choses.» 

Une expérience qui se termine souvent par des câlins, dit-elle en riant, tellement l’émotion est au rendez-vous. 

De l’enfance à l’âge adulte 

Pour l’instant, Les pieds en haut: Lou propose de vivre une expérience lors de l’enfance du jeune autiste, ainsi que lors de l’adolescence. Cantonné au domicile, Lou enfant interagit avant tout avec sa mère à une période où il ne parle pas encore, tandis qu’avec Lou adolescent, on expérimente sa première journée à l’école secondaire, une situation où les interactions sont plus nombreuses et qui est déstabilisante, même pour les gens qui ne sont pas neurodivergents.  

De plus, un épisode à l’âge adulte est en cours d’écriture. Avec cet ajout, les réalisatrices souhaitent aborder les relations interpersonnelles, intimes ou amoureuses, «qui sont aussi énormément challengeantes pour une personne autiste», soutient Martine Asselin. 

Le public est convié à faire l’expérience de la réalité virtuelle Les pieds en haut: Lou ce samedi 13 mai et ce dimanche 14 mai, à 14h, dans le Foyer Luce-Guilbeault de la Cinémathèque québécoise

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