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Akim et Karl «VioleTT Pi» Gagnon: frères dans la vie et dans l’art 

Les frères Akim et Karl «VioleTT Pi» Gagnon. Photo: JF Galipeau/Metro

Inscrits dans une école de théâtre de Granby dès leur plus jeune âge, les frères Akim et Karl Gagnon sont devenus des artistes très tôt dans leur vie. Depuis, malgré la précarité qui afflige le milieu, ils font tout pour le rester.  

Karl, alias VioleTT Pi, sort demain, le 21 avril, un troisième album, Baloney Suicide, titre qui fait écho à son livre paru en 2019 chez La Mèche. Akim, lui, publie un deuxième roman, Granby au passé simple, le 10 mai, chez le même éditeur. 

Un album aux multiples ambiances 

Le dernier album de VioleTT Pi remonte à 2016. C’est que son nouvel opus a été long à faire. L’artiste voulait créer des ambiances distinctes, propres à chacune de ses nouvelles chansons pour ne pas qu’elles soient toutes pareilles. Ça, pour lui, ça prend du temps.  

« Comme quand tu regardes un Picasso ou un Van Gogh, chaque peinture a son mood. Au cinéma, un film de Tarantino a un mood, un Kubrick en a un autre. Je voulais que chacune de mes chansons se tienne du début à la fin dans son propre mood », explique-t-il à Métro

Mais attention, rien n’est jamais si simple chez VioleTT Pi! Au sein d’une même chanson, il y a souvent des changements de ton assez radicaux; l’ambiance peut donc changer à l’intérieur d’un seul morceau.  

N’en demeure pas moins que Baloney Suicide est l’album de sa discographie que le musicien estime le plus harmonieux et sur lequel sa voix est la plus mélodieuse. « Les sons ne sont pas là pour choquer. Je crois que ça s’écoute bien, sans être trop déboussolé. » 

VioleTT Pi. Photo: JF Galipeau/Metro

Une suite pour parler du père 

Alors que son frère a mis sept ans avant de sortir un nouvel album, Akim Gagnon sort, quant à lui, son deuxième livre un an seulement après la parution de son premier, Le cigare au bord des lèvres

C’est que les deux livres ont été écrits l’un après l’autre: le deuxième était déjà presque fini quand le premier est sorti, explique l’auteur. Il s’est donc dit qu’il devait le faire paraître maintenant, surtout qu’il s’agit d’une suite (sans vraiment en être une) du premier.  

Beaucoup d’éléments qui concernaient la jeunesse de son personnage, qu’on découvre comme adulte dans le premier roman, ont été retirés pour être inclus dans le second, qui se concentre presque exclusivement sur ses jeunes années.  

Granby au passé simple est fortement inspiré par la jeunesse de son auteur et l’influence déterminante de son père, personnage central du roman, que l’on retrouve également dans Le cigare au bord des lèvres

L’écriture a été pour l’auteur très libératrice, confie-t-il. On comprend en lisant le roman que son père a été un personnage extrêmement marquant pour lui. Or, l’écrivain insiste pour dire que Granby au passé simple ne parle pas uniquement de son père, mais des pères en général.  

« Adam Sandler raconte dans un spectacle qu’il rencontre son ami en train de pleurer et il lui demande pourquoi. Son ami lui dit qu’il pense à son père et Adam ne pose pas d’autres questions, il comprend. C’est un thème universel qui vient toucher une corde sensible chez tout le monde. Peu importe le père que j’aurais eu, j’aurais écrit un livre sur le père. » 

Après avoir écrit son premier roman avec un langage familier, Akim Gagnon a décidé d’écrire au passé simple. C’était pour s’ajouter un défi, comme il s’agit d’un temps de verbe qu’on ne retrouve pas beaucoup en littérature contemporaine, ayant surtout été employé dans des œuvres plus anciennes ou des traductions. Mais malgré le passé simple, l’auteur continue d’écrire comme on parle… et même de sacrer! 

Akim Gagnon. Photo: JF Galipeau/Metro

Une collaboration fructueuse 

Selon Akim, en plus d’être de vrais amis, les deux frères ont une relation professionnelle empreinte de respect mutuel.  

« J’aime profondément sa musique. C’est mon artiste préféré. Je serais un fan anyway », affirme-t-il. 

Karl et Akim Gagnon ne sont pas que musicien et romancier. Les deux frères ont aussi écrit des recueils de poésie et passé de longues heures de leurs vies dans le ring de matchs d’impro.  

Karl fait également de la peinture, tandis qu’Akim a réalisé des courts-métrages ainsi que de nombreux vidéoclips, notamment pour Philippe Brach, Ariane Moffatt, Émile Bilodeau et… son frère, VioleTT Pi.  

« Les arts se nourrissent les uns des autres, croit Akim. Par exemple, faire du cinéma m’a appris comment être descriptif dans un roman. »  

Pratiquer de nombreuses formes d’art fait en sorte que les deux frères peuvent collaborer, notamment du fait qu’Akim réalise tous les vidéoclips de Karl. 

« Au début, ça allait de soi que mon frère ferait mes clips, puisque depuis notre enfance, on fait des films ensemble. À moment donné, il s’est mis à faire ça sérieusement, je voyais d’autres clips et je n’avais pas envie d’autre chose que les siens », raconte VioleTT Pi.  

Quand il a commencé sa carrière de réalisateur de vidéoclips, Akim voulait en faire pour le plus grand nombre d’artistes possible. « Je faisais des clips pour des artistes dont je n’écoute même pas la musique. Je me suis perdu là-dedans. » 

Au début de la pandémie, il a arrêté. Il a réalisé que c’était seulement ceux qu’il faisait pour son frère et un autre artiste, Antoine Corriveau, qui le rejoignaient vraiment, qui le rendaient vraiment fier.  

C’est que les univers créatifs des deux frères fonctionnent bien ensemble. Ils veulent créer des œuvres d’art à part entière, des clips qui durent dans le temps, qu’ils ne seront pas gênés de regarder dans des années. Des clips qui ne sont pas uniquement des outils promotionnels, comme c’est souvent le cas dans cette industrie, estiment-ils. 

VioleTT Pi sera en spectacle au Club Soda le 27 avril.

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