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Attention mesdames et messieurs, Michel Fugain fait la fête au Québec

Michel Fugain célébrera ses 81 ans à Trois-Rivières le 12 mai. Photo: Denis Germain

Michel Fugain est de retour sous le fleurdelysé pour présenter son nouveau spectacle, Fugain fait bandapart. Fidèle à son public québécois, la légende vivante de la chanson française ne se contente pas de faire la fête à Montréal et à Québec, mais entonne ses succès immortels jusqu’au 18 mai dans une douzaine de villes de la province.  

Sillonner notre territoire, celui qui célébrera ses 81 ans à Trois-Rivières le 12 mai le fait depuis toujours, dit-il en entrevue avec Métro dans un hôtel du Vieux-Montréal. « On a terminé pratiquement toutes nos tournées à Val-d’Or ou à Rouyn-Noranda. » 

Michel Fugain célébrera ses 81 ans à Trois-Rivières le 12 mai. Photo : Denis Germain

Traverser les époques 

Aller à la rencontre de son vaste public québécois, avec qui il vit Une belle histoire depuis plus d’un demi-siècle, va à ses yeux de soi. 

« Quand on a autant de kilométrage au compteur, près de 60 ans de travail et de contacts, c’est vachement important de dire : on a vécu ça ensemble, même si on n’était pas côte à côte. On a traversé des époques, on a vu le monde se transformer. C’est tout ça, le monde de la chanson. » 

« Et c’est vachement important, les chansons, souffle-t-il. Elles ont forcément à voir avec la société, l’évolution des familles, des comportements. C’est un marqueur très fort des époques, des sociétés. Alors qu’on prônait la paix, qui aurait pu prévoir ce qui se passe en Ukraine? » 

La myriade de souvenirs cultivés en carrière « sont des étapes, des aventures les unes après les autres », qu’il voit en ce moment défiler sous ses yeux alors qu’il met l’intégralité de son répertoire sur la plateforme de distribution de contenu Believe.  

« Mes disques sont les témoins de ces époques… et des débuts. Des fois, il faut que je m’accroche. “Putain… j’ai pas fait ça.” Si, tu as fait ça. On apprend! » 

La myriade de souvenirs cultivés en carrière « sont des étapes, des aventures les unes après les autres », dit Michel Fugain. Photo : Denis Germain

Souvenirs québécois 

De beaux souvenirs sur le sol québécois, Michel Fugain en a « une infinité ».  

Il se souvient encore du « mec qui conduisait la bagnole » à Matane, où il donnait l’un de ses premiers spectacles dans la Belle Province, et de sa façon de prononcer la syllabe « eu ». « Mon premier contact. Je l’ai adoré! » 

La Gaspésie lui rappelle aussi son rôle de passeur, en 2012, au Festival en chanson de Petite-Vallée, qui célébrait son 30e anniversaire, aux côtés de jeunes artistes. « J’ai redécouvert l’évolution de la chanson québécoise. Et il y a eu une évolution, mais alors franche! de la musique québécoise. » 

C’est à Québec, au tout début du Big Bazar, que Michel a été courtisé par Bruno Coquatrix, mythique directeur de L’Olympia de Paris, où il est resté en résidence durant trois mois et demi! « C’est complètement fou », dit Michel, encore ahuri. 

Et oui, une tempête de neige « incroyable » a déjà immobilisé Michel Fugain et son équipe en pleine réserve faunique des Laurentides — « et quand il fait froid, il se met à faire froid en criss! » 

De beaux souvenirs sur le sol québécois, Michel Fugain en a « une infinité ». Photo : Denis Germain

La scène, c’est sa vie 

En discutant avec l’icône de la musique, force est de constater la créativité et la passion de la scène qui l’animent toujours aujourd’hui. « Sinon, on s’emmerde! », lance-t-il. 

« C’est ma vie. Tant que je serai vivant, je monterai sur une scène, ça, c’est clair », affirme celui qui se voit avant tout tel « un mélodiste, un faiseur de chansons ». 

« Je ne suis pas un chanteur, je suis un parleur en musique. On n’ouvre pas la bouche pour dire : “Rien, rien, rien.” Une idée doit passer; une émotion, être suscitée. Une chanson, c’est un poème mélodique. » 

Et lorsque s’harmonisent « le dire » et « la mélodie porteuse », « vous êtes le roi du monde sur scène. Les gens vous suivent, ils éprouvent. C’est de l’or ». Une salle chantant à l’unisson, « c’est plus fort que le show-business ». 

C’est dans ces échanges humains que Michel Fugain a puisé ses plus grandes félicités, heureux d’avoir « résisté aux sirènes de la renommée et aux conneries “showbusinessesques” ». 

« J’ai commencé dans ce métier comme faiseur de mélodies avec des potes auteurs, relate-t-il. On présentait nos chansons à des chanteurs et des chanteuses. Ça marchait ou pas, mais je ne suis jamais sorti de ce statut-là. »  

Même lorsqu’il a pu cesser d’écrire pour les autres et conserver leurs compositions, jamais il n’a endossé la posture de vedette, assure-t-il. « C’est pas mon truc. » 

Michel Fugain se qualifie non pas de chanteur, mais de « mélodiste », de « faiseur de chansons ». Photo : Denis Germain

Son 8 et demi  

Fort de son « âge canonique », de ses propres mots, il aspire à une « dernière grande aventure ».  

« Vous me forcez à être très honnête », répond-il lorsqu’on lui demande ce qu’il se souhaite dans la vie. « Je n’ai plus grand-chose à espérer en faisant des chansons — j’en ai déjà quelque 300 —, mais j’ai de quoi faire du spectacle ad lib. Et j’ai un grand œuvre à faire encore. Ce sera mon 8 et demi de Fellini. »  

Intitulée pour l’heure l’Oméga Show, cette singulière aventure en troupe, conçue avec l’humoriste François Rollin, s’inspire de l’art circassien et comprendra « trois scènes », avance-t-il. Un univers familier pour celui qui a multiplié les chapiteaux en France avec le Big Bazar, bien avant la création d’immenses salles comme le Zénith. « Il fallait venir à Wilfrid-Pelletier au Québec pour avoir une salle de 4000 personnes », fait-il observer.  

C’est un mélodiste pétillant qui interprétera ces prochaines semaines sur scène Attention mesdames et messieurs et autres La Fête, accompagné de « sa douce, sa tendre, son épouse » et de « ses potes, ses frères », dont certains le côtoient depuis plus de 25 ans.  

Une bande à part tissée serrée. Comme Michel Fugain et son public québécois. 

Michel Fugain conçoit à l’heure actuelle une ultime grande aventure scénique, l’Oméga Show, titre inspiré de la dernière lettre de l’alphabet. Photo : Denis Germain

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