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Simon Boulerice dit au revoir à la famille de «Six degrés»

Simon Boulerice joue le rôle d'un enseignant dans sa série «Six degrés». Photo: Karl Jessy / ICI Tou.tv

En signant la troisième et dernière saison de Six degrés, disponible dès aujourd’hui sur l’Extra d’ICI Tou.tv, Simon Boulerice dit au revoir au clan Fournier-Espinoza. Mais pas adieu.

«Je me suis tellement attaché à cette famille!», lance l’auteur en entrevue avec Métro. Pour la première fois, celui à qui l’on doit Chouchou et Géolocaliser l’amour écrivait une série sur plusieurs saisons. Résultat: ses personnages l’habitent encore et il ne ferme pas la porte à l’idée de renouer avec eux sous la forme d’un spin-off dans quelques années.

Ça ne serait pas la première fois qu’il déroge du plan qu’il avait en tête au moment de soumettre l’idée de la série jeunesse à Radio-Canada. «J’ai pris plein de libertés au fil des années, mais je réalise à quel point c’est près de ce que je m’étais imaginé au départ», dit celui qui, au fond, souhaitait surtout la sérénité à son personnage principal, Léon, un adolescent malvoyant incarné par Noah Parker qui arrivait dans la famille de son père inconnu après le décès soudain de sa mère.

Les détours et inspirations

Simon Boulerice aime se «laisser porter par les idées qui surgissent». C’est ainsi que, même s’il prévoyait que Léon et Florence (Marine Johnson) développeraient une histoire d’amour durable, il est agréablement surpris de voir que la relation a pris un autre chemin. «Je trouvais que l’amitié entre eux était plus fondatrice, plus viscérale. J’avais envie que ça se termine avec ces deux-là, avec la paille de leurs jus, un peu comme à leur première rencontre.»

Dans cette troisième saison de Six degrés, Florence (qui était jouée pendant la première saison par Amaryllis Tremblay) reçoit une greffe de poumons et peut compter sur la présence de son meilleur ami, qui lance son roman… dont la réception ne sera pas spécialement favorable.

Pendant que Léon tire une leçon d’humilité de cette expérience, Bélinda (Evelyne Laferrière) décide de se retirer des réseaux sociaux pour un temps et de plutôt se lancer dans un projet de balado, tandis que Ricardo (Anthony Therrien) rencontre son père biologique, de quoi bouleverser le couple formé par Francis (Alexandre Goyette) et Julietta (Francesca Barcenás).

Pour construire ses intrigues, Simon Boulerice s’inspire de l’actualité et des conversations qu’il a avec les jeunes qu’il rencontre dans les écoles, mais aussi de son propre vécu. «Même si je n’ai pas été un adolescent avec les réseaux sociaux, je peux me l’imaginer, parce que j’ai connu ce vertige à un âge différent, avance l’auteur et comédien. J’ai quand même reçu beaucoup de haine. La violence que j’ai pu vivre, elle a été bien utile pour écrire Bélinda.»

Même que le balado que Bélinda va lancer vient d’un projet que Simon Boulerice avait caressé durant une période où il sentait lui-même le besoin de s’exposer un peu moins. «J’ai vécu par procuration cette petite pause que j’ai accordée à Bélinda!»

Si, contrairement à Pleurer au fond des mascottes ou Géolocaliser l’amour, Six degrés est loin d’être une autofiction, l’auteur a insufflé des petits morceaux de lui à chacun de ses personnages. Dans le cas de Léon, sa passion pour l’écriture est assez évidemment inspirée de celle que nourrit Simon Boulerice.

«Je n’ai pas publié quand j’étais jeune, mais à l’âge de Léon, ça a passé proche. Avec le recul, je suis assez content que ça ne se soit pas fait, parce que j’ai relu le livre et ce n’était pas très bon. Forcément, j’aurais reçu des critiques assez douloureuses», croit celui qui estime ne pas avoir eu la même maturité que son personnage au même âge.

Et heureusement que Léon est mature, puisque subir la critique quand on est ado, ce n’est pas comme quand on est adulte, croit Simon. «Avec le temps, je suis plus subtil, moins manichéen. Je pense que quand on est jeune, tout est plus intense. C’est les premières fois. Mais je trouve ça beau! C’est une des raisons pour lesquelles j’aime autant écrire pour les ados.»

Un être pluriel

Si Simon Boulerice écrit en effet beaucoup pour les jeunes, on le connaît aussi pour des projets beaucoup plus osés. «J’ai toujours trouvé que les deux me constituaient: je suis un être sexué, j’ai la vie d’un homme de 40 ans. Mais je suis très connecté à mon enfance et mon adolescence», raconte-t-il.

Son univers beaucoup plus explicite sera porté sur la scène du Festival Juste pour rire, le mois prochain. Le 21 juillet au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, il proposera une lecture dessinée de son roman Géolocaliser l’amour, une idée née à peu près en même temps que l’adaptation à l’écran.

«En 2019, pendant qu’on travaillait sur la série, j’ai été approché par le festival Québec en toutes lettres pour faire une lecture dessinée. Ça a vraiment bien marché!», lance celui qui sera au centre de la scène avec son lutrin, entouré de Richard Vallerand, qui illustrera ses propos en temps réel, et de Millimetrik, qui assurera l’ambiance musicale.

De sa série jeunesse à son roman sur ses «tribulations amoureuses et sexuelles», Simon Boulerice sait teinter ses écrits de son humour et de sa sensibilité. Pas étonnant, donc, qu’on le retrouve toujours avec 1001 projets.

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