Des nouvelles de C-262 (encore)
Le projet de loi C-262 sur l’harmonisation des lois canadiennes avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones est un sujet récurrent dans mes chroniques, depuis mes débuts à Métro. Il y a environ un an, la Chambre des communes adoptait le projet de loi et, depuis, il stagne au sénat. Hier, après un accord entre le sénateur Murray Sinclair et les sénateurs conservateurs qui le bloquaient, il a finalement été envoyé en comité.
Je vous épargne les procédures obscures de la Chambre haute, mais enfin, le projet de loi a une chance d’être adopté. Je retiens mon souffle depuis huit ans et j’assiste à chacune des lectures, chacun des votes. J’ai toujours eu une relation amour/haine avec la Déclaration, car celle-ci porte sur mes droits fondamentaux, mais aussi parce que ma famille a tant sacrifié pour elle : du temps et de l’énergie, par exemple. Trente-quatre ans, pour être plus précise.
Le sénateur Sinclair a décidé de sponsoriser le projet de loi et assure les conservateurs que celui-ci incite seulement le pays à faire une révision de ses lois, pour que nos droits ne soient pas violés. Prenez la Loi sur les Indiens, par exemple.
J’écoutais la sénatrice Nicole Raton dire que ce projet de loi pourrait causer beaucoup de dommages au secteur des ressources naturelles. Je trouve ça bold en crime de dire ça en pleine crise écologique.
Pourquoi modifier une loi raciste et sexiste ad vitam æternam? C-262 nous donne la chance de donner un sens au mot réconciliation et de repartir sur de nouvelles bases.
Si les deux chambres du Parlement votaient en faveur de ce projet de loi, cela constituerait un aveu, une façon de dire : «Nous sommes désolés, nous avons causé du tort.» Mais cela signifierait aussi qu’il y a une sincère volonté d’aller de l’avant.
Les conservateurs s’opposent depuis le début au projet de loi. Hier, j’écoutais la sénatrice Nicole Raton dire que ce projet de loi pourrait causer beaucoup de dommages au secteur des ressources naturelles, et je trouve ça bold en crime de dire ça en pleine crise écologique, surtout si on considère que le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, selon un rapport d’Environnement Canada. Je trouve ça bold de dire ça, après toutes les manifestations récentes pour le climat. Comme on dit : «Get with the program!»
Si ça vous dit, prenez quelques minutes pour écrire à votre sénateur ou sénatrice, pour lui dire de voter en faveur de C-262. Cette institution archaïque a besoin de savoir qu’on la regarde.