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Mes espoirs pour la main-d’œuvre

Business handshake. Business man giving a handshake to close the deal Photo: Getty Images/iStockphoto

Le Rendez-vous national de la main d’œuvre, qui devait se tenir en novembre dernier, aura finalement lieu à Québec demain et vendredi.

Cette rencontre permettra aux gens d’affaires et aux syndicats de partager leurs préoccupations, entre autres sur le vieillissement de la main-d’œuvre, les besoins de qualification et, surtout, l’adéquation entre la formation et l’emploi. On attend aussi de nombreux représentants des milieux municipaux, communautaires et, bien sûr, académiques.Le gouvernement espère que la rencontre débouchera sur une politique québécoise de la main-d’œuvre.

C’est dans un contexte un peu particulier qu’a lieu cette rencontre, puisque l’emploi au Québec ne s’est jamais mieux porté. En effet, plus de 92 000 emplois ont été créés en 2016, et plusieurs
analystes prévoient une excellente année 2017.

Pénurie de talents
Malgré cette manne, cette rencontre demeure nécessaire en raison des lacunes qui minent notre marché du travail depuis des années. Ainsi, selon un récent sondage commandé par le Conseil du patronat, 70 % des entreprises québécoises éprouvent des difficultés de recrutement au cours d’une année. Elles ont surtout du mal à trouver des employés possédant les qualifications nécessaires pour les postes disponibles.

Ces lacunes sont en bonne partie la conséquence du manque d’intérêt des jeunes pour les formations professionnelles et techniques. Pourtant, selon Emploi Québec, quelque 450 000 postes exigeant ces formations devront être pourvus au cours des 10 prochaines années. Les jeunes ne choisissent donc pas leurs études en fonction des emplois disponibles.

Discrimination
Une autre lacune qui, espérons-le, se retrouvera au centre des discussions: la faible utilisation de certains bassins de main-d’œuvre par les entreprises. Les immigrants récents, les membres des minorités culturelles, les personnes souffrant d’un handicap et les membres des Premières Nations aimeraient tous participer davantage au marché du travail, mais se butent trop souvent contre des portes closes. Et cela même s’ils possèdent des qualifications intéressantes, qui exigeraient seulement une mise à niveau.

Formation continue
Finalement, espérons que les participants discuteront de formation en entreprise. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, a déjà dit, en novembre 2016, qu’il désire une plus grande participation des entreprises à la formation des travailleurs. Il n’est pas possible d’être complètement formé en sortant de l’école, même si c’est là l’idéal de bien des patrons, qui ne croient pas que la formation fasse partie de leur rôle.

Cette attitude explique en bonne partie la faiblesse de l’offre de formation en cours d’emploi, sauf pour certaines catégories de travailleurs. Il faut donc envisager l’augmentation des occasions d’apprentissage en milieu de travail et des stages.

En juin 2011, les ministres Lyne Beauchamp et Julie Boulet avaient mené avec succès une consultation similaire, dont tout le monde était sorti avec de grands espoirs dans un meilleur fonctionnement du marché du travail. Mais peu s’étaient réalisés ensuite. Est-ce, encore une fois, ce qui se passera?

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