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On devient ce qu'on vit

On parle beaucoup du choc des générations ces temps-ci et c’est généralement en termes négatifs : ils ne sont pas aussi travaillants, ils oublient de vivre, ils pensent prioritairement à eux, etc. L’emphase est systématiquement mise sur les différences et on aime laisser entendre que si les membres de telles cohortes générationnelles ne partagent pas nos valeurs, c’est probablement parce qu’ils ne sont pas normaux.

Voyons donc! Si certains sont différents de vous, ce n’est pas parce qu’ils sont malades. C’est simplement qu’ils ont vécu autre chose que vous et que, conséquemment, ils ont développé d’autres valeurs. Voyons quelques exemples.

Expériences variées
Si vous avez grandi pendant le rationnement de la Deuxième guerre mondiale, vous aurez davantage besoin d’économiser que si les 30 premières années de votre vie ont été vécues dans la croissance économique. Dans le premier cas, vous savez que les temps durs peuvent survenir et vous vous y préparez même en pleine prospérité. Dans le deuxième cas, vous aurez tendance à être plus insouciants. On devient ce qu’on vit.

Si vous avez grandi dans une famille de neuf enfants, votre sens de la communauté sera plus grand que si vous avez été l’unique enfant gâté d’une famille refermée sur elle-même. On devient ce qu’on vit.

Votre vision d’une relation amoureuse ne sera pas la même selon que vous ayez grandi avec les films de Doris Day ou avec les clips de Britney Spears. On devient ce qu’on vit.

Si vous avez grandi à l’époque des emplois à vie, vous ne présenterez pas la même loyauté à votre employeur que si vous aviez tenté de vous trouver un premier emploi alors que les termes restruc-turation et réingénierie étaient les mots clés en matière de gestion d’entreprise. On devient ce qu’on vit.

Accepter les différences
Vous ne pouvez donc pas en vouloir aux membres des autres cohortes générationnelles s’ils ne pensent pas comme vous. C’est normal; ils n’ont pas vécu ce que vous avez vécu. Il vous reste à les transformer en partenaires tout en leur laissant le droit d’être différents de vous.

Comment? En misant sur les trois C : Connaître, Comprendre et Connecter. En vous intéressant à eux et à ce qu’ils ont vécu. En tissant des liens entre ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils sont devenus. En mettant l’emphase sur ce qui vous rassemble plutôt que sur ce qui vous sépare. En les aimant même s’ils sont différents. En les traitant en fonction de ce qu’ils sont au lieu de le faire en fonction de ce que vous êtes.

Au-delà du choc des générations, il y a le choc de l’incompréhension.

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