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Architecture : une formation en devenir

Au Québec, la profession d’architecte ne s’improvise pas! Une maîtrise professionnelle ainsi qu’un stage de trois ans sont nécessaires à l’obtention d’un sésame décerné par l’Ordre des architectes du Québec, sans quoi l’étudiant titulaire d’un baccalauréat ne pourra espérer qu’un poste d’assistant aux côtés d’un architecte.

Mais le jeu en vaudrait la chandelle, selon Ricardo Castro, professeur et directeur-adjoint au département d’architecture de l’Université McGill : «Durant les trois années passées aux côtés d’un architecte, le stagiaire fait des choses variées et acquiert de l’expérience. Aujourd’hui, on vit dans une époque bien différente des années 1980 : il y a de l’emploi en architecture!»

Certains se tourneraient aussi vers des domaines où la connaissance de l’architecture est indispensable, au niveau fédéral ou provincial. «L’architecture est un do­maine très vaste, qui donne une culture assez large, reprend Ricardo Castro. Ça permet à certains étudiants de bifurquer vers les arts, le graphisme, la photo, le
design, l’aménagement…»

Vers de nouvelles technologies
À l’École d’architecture de l’Université de Montréal, Anne Cormier remarque que la plupart de ses étudiants sont des jeunes femmes qui ont obtenu leur DEC ou détiennent déjà un baccalauréat. «Pour être architecte, il faut une capacité à comprendre et à se projeter dans l’espace en 3D, une bonne compréhension de la cons­truction, des connaissances en l’histoire et une capacité à travailler en équipe», souligne-t-elle.

«Les nouvelles technologies ont fondamentalement chan­gé nos manières de travailler, note Ricardo Castro, à l’Université McGill. Avant, on fonctionnait beaucoup avec des crayons, des équerres. Mais ces dernières ont disparu du marché, on travaille beaucoup sur ordinateur aujourd’hui.»

La mobilité ferait aussi partie d’une bonne formation : «Il faut encourager la mobilité chez les jeunes diplômés, reprend-il. Il est important que les jeunes voient les bâtiments, les différents styles. Sans les voyages, leurs con­naissances restent abstraites.»

Une condition pour ap­prendre, mais aussi pour travailler : «Le travail est tributaire de l’économie, remarque Anne Cormier. Il peut être souhaitable d’aller là où l’on construit.»

Au Québec, trois universités sont accréditées par le Conseil canadien de certification en architecture : l’Université de Mon­tréal, l’Université Laval à Québec et l’Université Mc­Gill. Elles proposent des programmes de baccalauréat et de maîtrise en architecture, qui donnent ensuite accès au stage et aux examens de l’Ordre des architectes du Québec.

Où étudier?

L’Université de Montréal, l’école francophone de l’île
Seule institution à enseigner l’architecture en langue française à Montréal, l’école d’architecture de l’UdeM se distingue par la qualité de sa production et l’obtention de différents prix.

Elle propose un baccalauréat en sciences de l’architecture qui remplace le baccalauréat en design architectural. Il comprend 95 crédits obligatoires et optionnels avec des modules en architecture, histoire et théories, dessin et informatique, construction… Un accent est mis sur la conception de projets en ateliers. La maîtrise en architecture comporte 45 crédits et propose 6 spécialisations en design architectural, conservation de l’environnement bâti, montage et gestion de projets, conception assistée par ordinateur, architecture urbaine et système constructifs. Compter environ 2000 dollars par an pour le baccalauréat, et 1000 dollars par trimestre pour la maîtrise.

L’Université McGill, l’excellence en anglais
Connue pour son ancienneté et la qualité de son enseignement, l’Université McGill propose elle aussi deux programmes en architecture, avec un baccalauréat en six sessions, puis une maîtrise en trois sessions. Ils comprennent des cours de génie civil, de calcul, de mathématiques poussées et de matériaux qui forment un tronc commun, et des cours optionnels, dont un atelier de construction.

Des programmes d’études postprofessionnels sont également proposés : histoire et théorie de l’architecture, habitations à prix abordables ou conception urbaine.
«Dès la seconde année, les étudiants ont la possibilité de faire un semestre d’échange pour étudier dans un pays étranger comme l’Italie ou la France.» Des échanges avec l’Europe sont également proposés durant l’été.

À l’Université McGill, l’enseignement est dispensé en anglais, même si les étudiants ont la possibilité, en vertu de la loi québécoise, de soumettre leurs travaux en français. Une spécialisation en sciences est fortement recommandée.

Pour les Québécois, la scolarité à McGill coûte 3 000 $ par an, contre de 5 000 à
11 000 euros pour les étrangers.

L’Université Laval, une alliance entre nouvelles technologies et patrimoine
L’institution de la Vieille Capitale propose quant à elle une maîtrise en 96 crédits et 6 sessions de cours qui démarrent à l’automne.

Pour favoriser la mobilité internationale et permettre aux étudiants de passer une partie de leur scolarité à l’étranger, 18 protocoles d’échanges ont été conclus avec des universités étrangères.

Spécificité : Une inscription à plein temps est obligatoire pour les deux premières années. L’Université Laval accepte les adultes combinant une scolarité et une expérience pertinente, tandis que quelques places sont ouvertes à des candidats ayant déjà une première expérience professionnelle.

Une option «profil entrepreneurial» permet par ailleurs aux étudiants d’acquérir les connaissances nécessaires pour monter des projets.

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