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Plaidoyer pour l’entrepreneuriat

Anabel Cossette Civitella - 37e Avenue

Incapables de supporter les ordres d’un patron, les tapis grisâtres des bureaux, les évaluations annuelles et le silence feutré des cubicules, ou encore insatisfaits des valeurs de l’entreprise pour laquelle ils travaillaient, des salariés devenus entrepreneurs s’expriment.

Même s’ils n’empochent pas nécessairement plus d’argent comme travailleurs autonomes, ce changement de vie les fait sentir plus riches, grâce à une meilleure qualité de vie, à un travail extrêmement valorisant et à un sentiment de liberté incomparable.

Qualité de vie inégalée
Pour Julien Archambault, devenir autonome n’a pas été de tout repos. Réviseur pigiste malgré lui après avoir été remercié par son employeur, il a graduellement appris à aimer sa nouvelle liberté. Et aujourd’hui, il ne reviendrait plus en arrière. Finis les haut-le-cœur causés par les évaluations annuelles, les réunions interminables et les demandes de rendement chiffré en nombre de clics. «Je ne goûte plus à la poutine administrative. Je travaille en bobettes si je veux, je mange à l’heure qui me plaît et je n’ai jamais été si peu malade.» Visiblement, le travail autonome réussit à Julien Archambault, qui égalera presque son chiffre d’affaires de salarié en étant à la pige, après deux années seulement comme autonome.

Avec sa myriade de clients réguliers, il est maintenant assez solide pour que l’instabilité des contrats ne l’angoisse plus trop. Et il se sent plus riche. «Je suis heureux au quotidien», dit-il, un sentiment qui n’a pas de prix.

«Je ne goûte plus à la poutine administrative. Je travaille en bobettes si je veux, je mange à l’heure qui me plaît et je n’ai jamais été si peu malade.» – Julien Archambault, réviseur pigiste

Respect des valeurs
Même constat du côté d’Isabelle Deslauriers, designer entrepreneure à l’origine des manteaux DESLOUPS, des vêtements dessinés et fabriqués au Québec. Elle rigole lorsqu’on lui demande son chiffre d’affaires actuel. «Certainement pas aussi bon que si j’étais restée salariée», dit celle qui a travaillé 15 ans dans la mode commerciale.

Déçue de la qualité des produits et de la façon dont les fournisseurs étaient traités, Isabelle Deslauriers a choisi de se lancer à son compte. «Je pouvais faire mieux.» Et c’est ce qu’elle a fait. Plan d’affaires béton, idée originale, elle n’a pas eu peur de faire le saut, elle qui connaissait bien le milieu de la mode. Aujourd’hui, son travail rejoint ses valeurs et la valorise à un point tel qu’elle sait que la liberté acquise n’a pas de prix monnayable. Et plus le temps avance, moins elle s’imagine revenir en arrière.

Liberté et responsabilités
Évidemment, la liberté a un prix. Elle vient avec son lot de responsabilités, témoigne Mathieu Chagnon, fondateur et associé de Rackam, une entreprise consacrée à la production d’énergie par la chaleur du soleil. Selon lui, il est possible qu’un entrepreneur gagne mieux sa vie qu’un salarié. Cependant, il prend plus de risques et a plus de responsabilités. «En tant qu’entrepreneurs, nous sommes sans filet», croit-il.

Toutefois, pour lui, fonder Rackam était une manière de se réaliser, d’être heureux et de contribuer au monde. «En tant que salarié, tu opères en maillon. L’entrepreneur, lui, dessine la chaîne.» Cette liberté et ce potentiel d’actualisation valent de l’or en soi, assure-t-il.

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