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Jeunes diplômés face à la récession

Sortir de l’école et se présenter sur le marché du travail au milieu d’une récession présente de grands dangers pour une jeune carrière! Il faut pouvoir les affronter. Alors que des milliers de jeunes Québécois reçoivent actuellement leur diplôme collégial ou universitaire, nous sommes au pire de la récession. Le chômage au Québec vient d’atteindre 8,4 %, un niveau qu’il n’a pas connu depuis novembre 2004. Comme toujours, il est plus élevé chez les jeunes de moins de 25 ans, à 14 %.

Premier emploi
Pour plusieurs jeunes diplômés, cela signifie, bien sûr, que le premier emploi sera difficile à trouver. Et les difficultés ne s’arrêteront malheureusement pas là, selon une étude de Lisa B. Kahn, de la Yale School of Management, parue tout récemment. Grâce à des données longitudinales sur l’emploi des jeunes, Kahn démontre qu’en période de récession, chaque fois que le taux de chômage augmente de 1 %, les salaires d’entrée offerts aux jeunes diplômés diminuent de 6 à 8 %. Même après 10 ou 15 ans, les salaires que ces diplômés reçoivent sont moindres que ceux de leurs pairs qui se sont présentés sur le marché du travail en pleine croissance économique.

Cette différence peut alors atteindre 2,5 % et s’accumule, d’année en année, pour totaliser plusieurs dizaines de milliers de dollars de revenus manqués. Cette différence pourrait être atténuée si ceux qui obtiennent leur diplôme durant une récession trouvaient de meilleurs emplois lorsque l’économie s’améliore.

Cependant, l’étude de Kahn montre que ce n’est pas toujours le cas. En effet, ces diplômés doivent souvent se rabattre sur des emplois d’étudiant. Ils sont alors privés de l’occasion d’acquérir les compétences qui leur auraient permis de vraiment démarrer leur carrière. Pour les employeurs, ces jeunes travailleurs, qui se présenteront à eux sans expérience et quelques années après avoir reçu leur diplôme, paraîtront avoir perdu leur temps. Ce n’est pas une perception juste des choses, mais c’est pourtant souvent ce qui se passe.

Diplômés québécois
Bien que l’étude de Kahn soit américaine, plusieurs reconnaîtront dans ses résultats l’expérience qu’ont vécue les  Québécois qui ont reçu leur diplôme lors des grandes récessions, notamment celle des années 1980. Comment faire face à ces dangers?

D’abord, si  vos objectifs de carrière vous tiennent à cour, vous ne devriez pas les abandonner. Le changement de carrière est toujours le dernier recours. N’ajoutez pas de formations inutiles à votre profil. Si vous décidez de poursuivre une autre formation, vous devez pouvoir la lier clairement à vos objectifs précédents.

Soyez actif. Faites du bénévolat, participez à des colloques, impliquez-vous dans une association professionnelle. Et si on vous offre un emploi lié à votre domaine d’études, acceptez-le même s’il ne répond pas à toutes vos attentes. C’est important de faire vos premières armes.

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