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S'ouvrir au multiculturalisme

Deux choses me sont arrivées cette semaine, deux choses qui ont fait en sorte que cette chronique s’est imposée à moi. Mardi, je devais rencontrer une cliente en vue d’une éventuelle conférence cet automne.

Dans cette entreprise, le personnel vieillissant part à la retraite, et il est de plus en plus difficile de trouver des gens pour remplacer ceux qui s’en vont. Il s’agit là d’une réalité vécue dans de multiples entreprises. Le problème, c’est que les gens qu’on trouve ne sont pas toujours des Canadiens- français blancs catholiques de 40 à 55 ans et que ces nouveaux employés se voient souvent traités comme des collègues de deuxième ordre dans l’entreprise.

Voici d’ailleurs ce qu’en disait ma cliente : «J’ai eu la chance de trouver un spécialiste de la réseautique. Mais figurez-vous qu’il était noir. Les autres employés se sont mis à dire qu’on ne pouvait pas faire confiance à quelqu’un dont on ne peut pas prononcer le nom. Un mois plus tard, ma nouvel­le recrue quittait l’entreprise. Je ne suis pas en­core arrivée à la remplacer.» Voilà pour le premier événement.

Du soccer à Laval
Hier, je me rends sur le boulevard Sainte-Rose, à Laval, pour assister à un tournoi de soccer. Les joueurs ont entre 8 et 11 ans. La partie est enlevante. J’ai de la difficulté à m’en détacher, mais  à un moment, mon regard se porte sur les parents, côte à côte le long des lignes, qui encouragent leurs enfants.

Le plus près de moi le fait en espagnol, une mère le fait en français. Il y a un couple, un peu plus loin, qui encourage sa fille en anglais. Quand un point est compté, tous ces gens crient ensemble, se regardent en souriant et retournent à la partie. À cet éventail de langues s’ajoute une palette de couleurs tout aussi variée et, soudain, un déclic se produit en moi. Je suis dans un nouveau Québec, un Québec que les employés de ma cliente du début de la semaine refusent encore d’accepter.

Si votre équipe est encore fermée au multiculturalisme, encouragez-la à assister à ce genre de tournoi. Amenez vos gens à se plonger dans un Québec riche et ouvert. N’encouragez pas la peur de l’autre et l’ethnocentrisme.

Oh, une autre chose pour vous cher lecteur : ces parents avaient beau parler à leur enfant en anglais, en espagnol, en roumain ou en français, ils se parlaient en français quand ils discutaient entre eux. Parions que leurs enfants seront fantastiques.

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