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Le retour des orthopédagogues

Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de conseiller des clients présentant des troubles d’apprentissage. Je me souviens d’avoir alors cherché un orthopédagogue à qui les référer sans en trouver aucun.

Heureusement, cette carence surprenante se résorbe et l’orthopédagogie reprend la place qu’elle mérite.

Qu’est-ce qu’un orthopédagogue?
Le rôle des orthopédagogues consiste à aider les jeunes et les adultes qui éprouvent des troubles d’apprentissage. En effet, on estime qu’environ 15 % de la population, malgré une intelligence normale, présente des difficultés à apprendre résultant d’un mauvais fonctionnement cognitif.

Malgré un développement normal, le cerveau peut expérimenter une déficience soit à décoder des symboles, soit à faire des comparaisons ou à discerner les éléments importants d’un problème.

Ces difficultés nuisent à l’apprentissage du français et des mathématiques, alors que la maîtrise de la langue et du calcul est préalable à tous les autres apprentissages. Lorsqu’elles continuent chez l’adulte, elles peuvent donc rendre très difficile l’acquisition d’un métier, la poursuite des études et la progression de carrière.

Le rôle de l’orthopédagogue est de déterminer la nature des difficultés éprouvées et d’établir un plan d’action qui permette de les résorber. En effet, si les troubles d’apprentissage ne peuvent être corrigés, il est possible d’utiliser diverses stratégies qui permettront aux jeunes et aux moins jeunes de bien fonctionner malgré leur présence.

Les orthopédagogues interviennent aussi auprès de ceux qui présentent des troubles du comportement, des difficultés d’adaptation sociale ou une déficience intellectuelle. Ils peuvent intervenir de façon individuelle ou au sein de petits groupes. Ils peuvent aussi agir en tant que consultants auprès des enseignants.

Deux nouvelles maîtrises
Il n’existe plus depuis un certain temps de formation spécifique, ce qui explique pourquoi les orthopédagogues sont rares. Les commissions scolaires ont pourtant besoin de davantage de ces spécialistes afin de conserver les jeunes en difficulté dans les classes régulières.

De même, les avancées dans les sciences cognitives au cours des 30 dernières années permettent de mieux intervenir auprès de ces jeunes; on n’en fait néanmoins qu’un survol dans les baccalauréats en enseignement déjà très chargés.

Voilà pourquoi l’Université de Montréal et l’UQAM ont toutes les deux décidé de mettre sur pied une nouvelle maîtrise en orthopédagogie et espèrent y recevoir leurs premiers étudiants en janvier 2010.

La maîtrise de l’UQAM s’adressera surtout aux bacheliers en adaptation scolaire. Les diplômés des programmes d’enseignement au primaire et au secondaire pourront aussi demander l’admission, mais devront probablement suivre des cours d’appoint. À l’Université de Montréal, les diplômés de tous les programmes de premier cycle en enseignement pourront s’inscrire.

La clientèle visée en priorité est les orthopédagogues déjà en exercice, les conseillers pédagogiques et les enseignants déjà en emploi. Les nouveaux diplômés des programmes d’enseignement préfèreront donc acquérir un peu d’expérience avant de s’inscrire. Les diplômés pourront offrir des services en
pratique privée en plus de travailler dans les écoles.

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