Soutenez

Changer d'emploi: comment faire des recherches sans se faire prendre?

À l’heure actuelle, changer d’emploi est devenu un phénomène bien plus courant que de faire toute sa carrière au sein de la même entreprise. Pour autant, chercher un nouveau poste sans se faire prendre par son employeur actuel, nécessite toujours quel­ques conseils de base…

Salaire insuffisant, proposition alléchante, mauvaises relations avec un supérieur, tensions, frustrations… Les raisons pour lesquelles un employé s’apprête à quitter son em­ployeur sont souvent diverses. Qu’importe. La première étape qui s’impose est de faire le bilan de sa vie professionnelle et de ses compétences. Et d’analyser la raison de son départ : «Prendre une telle décision ne doit pas résulter d’une frustration, car il n’existe pas d’employeur ni d’environnement parfait», assure Pierre Francq, direc­­teur du service de gestion de carrière de HEC Montréal.

Vient ensuite le plus grand défi : trouver du temps à accorder à ses démarches. «Le premier conseil à donner est de tenir un calendrier de ses démarches et de dégager des plages horaires pour être efficace», estime Rémi Ville­neuve, conseiller en emploi à l’ESG UQAM, qui conseille de repérer un endroit discret, situé près du travail, pour téléphoner et passer des entrevues sans se faire surprendre.

Confidentialité nécessaire
En effet, mieux vaut garder ses démarches secrètes jusqu’à la signature d’un accord. «Tant que le nouvel emploi n’est pas confirmé par une offre écrite et non-verbale, on n’en parle pas, met en garde Denis Gagnon, président-directeur général de la firme de recrutement Isocrate Recruteur-Conseil. En parlant trop tôt, on prend le risque de se retrouver devant rien s’il arrive quelque chose du côté de notre futur employeur.» La confidentialité et la discrétion sont donc de rigueur. «Même de façon involontaire, des collègues peuvent s’échapper», rappelle Denis Gagnon.

Ne pas inscrire les coordonnées de son emploi actuel est ainsi essentiel, «afin d’éviter de se faire contacter par surprise sur notre temps de travail, fait valoir Rémi Villeneuve. Par principe, on ne doit jamais faire ses recherches sur son lieu de travail, car on a vite fait de laisser une page ouverte sur son écran.»

­Rendu à l’étape des références, «un candidat peut s’en sortir en indiquant le nom d’un ancien emplo­yeur et d’anciens collègues de travail, sans donner celui de son dernier emploi», remarque Pierre Francq, de HEC Mon­tréal. «Il ne faut pas oublier qu’un recruteur ne peut pas prendre de références si l’employé ne l’y autorise pas.» Et si les références de l’employeur actuel sont exigées pour leur pertinence par rapport au poste convoité, il reste possible de fournir le contact de quelques personnes de confiance au sein de l’entreprise.

Quitter en bons termes
Une fois l’offre écrite reçue, le parcours du candidat est loin d’être terminé. En plus d’officialiser son départ, il devra en donner la raison, parfois au cours d’entretiens de départ destinés à identifier les problèmes au sein des services de l’entreprise. «L’important, c’est d’avoir le souci de rester en bons termes et de se focaliser sur son cheminement de carrière, conseille Denis Gagnon, d’Isocrate Recru­teur-Conseil. On peut parler de tel ou tel défi que l’on aimerait relever sous peine de le regretter.»

Les trois spécialistes interrogés déconseillent de mentionner l’existence de tensions ou de raisons personnelles. «Lorsque l’on quitte, mieux vaut le faire de la façon la plus gracieuse possible, car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans l’avenir», estime pour sa part Pierre Francq.

Un préavis pouvant aller de deux semaines à un mois doit généralement être observé, sauf si notre secteur d’activité comporte des données confidentielles. Dans ce cas, l’employeur préférera mettre fin immédiatement à l’emploi.

Gérer une contre-offre

Souvent, lorsque l’employeur est informé de notre départ, il fait une contre-offre pour garder son employé. « Mais à partir du moment où l’on a entamé les démarches et où l’on est décidé à changer, mieux vaut ne pas revenir en arrière car la confiance est brisée, estime Denis Gagnon, chasseur de têtes à Isocrate Recruteur-Conseil.

Les statistiques montrent que dans 70 % des cas, si un employé reste, il quittera tout de même l’entreprise dans les 8 à 10 mois suivants.» Sans compter qu’une fois la confiance brisée, l’employeur cherchera à nous remplacer. «Tout ce qu’il achète avec une contre-offre est seulement du temps», assure M. Gagnon.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.