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Narriman Begueret Une recruteuse… recrutée

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal, des portraits de personnes immigrantes qui ont réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail.

Arrivée à Mont­réal en août 2006, Narriman Begueret n’a pas mis longtemps à se trouver un emploi : en octobre 2006, CGI l’engageait… comme recruteuse. «Je n’étais pas la seule immigrante au bureau, mais j’étais la seule si fraîchement arrivée. Je descendais quasiment de mon bateau!»

D’origine algérienne, mais native de France, elle venait de quitter son coin de pays avec son mari pour vivre l’aventure. «Nous n’étions jamais venus ici avant, mais nous souhaitions découvrir une autre culture et, comme au Québec, on parle français, ça nous semblait plus facile.»

Ils ont vendu leur appartement dans la région parisienne et ont tout quitté pour tenter le coup. «Mais c’est une immigration de luxe. On ne fuyait pas la guerre. Nous savions que si ça ne marchait pas, nous pouvions retourner là-bas.»

Narriman travaillait com­me chasseuse de têtes. Com­me le recrutement était son travail, elle s’est beaucoup renseignée avant son départ pour connaître les façons de faire ici, au Québec. Ce qui lui a facilité les choses.

«J’ai une formation de psychologue, mais je n’ai pas encore fait mes équivalences pour pouvoir travailler au Québec dans ce domaine. De toute façon, je me trouvais trop jeune quand j’ai obtenu mon diplôme, à 22 ans, pour exercer cette profession. Je voulais aider les gens, mais je trouvais que je n’avais pas l’expérience de vie nécessaire pour devenir une psychologue.»

En travaillant dans le recrutement, elle a trouvé une façon d’aider les gens autrement. Elle apprécie les contacts humains dans le cadre de son travail et elle aime évaluer les gens et trouver la parfaite concordance entre un individu et un poste.

Des réseaux à rebâtir
Cette nouvelle maman d’un garçon de 15 mois considère que les Québé­cois sont des gens très accueillants et elle aime la douceur de vivre à Montréal où, dit-elle, les gens sont bien moins stressés qu’à Paris. «J’ai rencontré quelqu’un, récemment, qui venait de Cowansville et qui me disait qu’il trouvait les gens stressés à Montréal…, raconte-t-elle en riant. Tout est relatif!»

Si sur le plan professionnel, elle se sent épanouie, une seule chose la gêne :  l’éloignement de sa famille. «Quand on a un enfant, on apprécie le soutien familial. Et je me demande si je prive mon enfant de quelque chose en le laissant grandir loin de nos proches. Je suis en réflexion là-dessus. Par contre, j’ai l’impression que la conciliation travail-famille est plus facile au Québec qu’en France.»

Elle et son mari ont dû reconstruire un réseau d’amis et s’adapter à une société très différente. Avec le temps, grâce à ses activités extérieures et au travail, des amitiés plus profondes se tissent. «La première année est la plus difficile, mais après, on se reconstruit une vie et les choses reprennent leur place.»

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