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Un voyage humanitaire pour les vacances

Et si, pour les va­cances, on partait en voyage… humanitaire? Chaque année, 65 travailleurs au Canada prennent un congé solidaire, auquel contribue leur em­ployeur, pour faire profiter autrui de leurs compétences pendant un bref séjour dans un pays en voie de développement. Avez-vous le profil?

Qu’est-ce que c’est?

Pendant son congé annuel (généralement de deux à quatre semaines), un salarié peut offrir ses services par le biais du programme Congé solidaire, administré par Uni­terra en collaboration avec le Centre d’études et de coopération internationale (CECI). «Dans de rares cas, le séjour peut aller jusqu’à six se­maines, dit Lucie Bouliane, chargée de programme au CECI. Les participants sont là pour donner de la formation ou un encadrement.»

Les compétences demandées sont diverses et ce sont les partenaires, en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud, qui décident de leurs besoins. En jetant un Å“il aux demandes d’affectation, on peut noter, par exemple, un conseiller en mode pour les textiles, un conseiller en archivage ou un formateur en comptabilité et en gestion. «Chez un employeur canadien partenaire spécialisé en informatique, on peut aller chercher autant un informaticien qu’un em­ployé travaillant aux ressources humaines.»

Comment ça marche?

L’employeur qui offre cette opportunité à ses employés débourse 5 000 $ pour couvrir les frais de séjour. Le reste est pris en charge par le consortium, financé en partie par l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Les frais de la formation et du séjour sont donc entièrement couverts.

Si cette expérience vous intéresse, vous devez d’abord vous informer des postes ouverts (une liste est disponible sur le site d’Uniterra). Vous devez ensuite vérifier si votre employeur participe au programme. Si ce n’est pas le cas, à vous de convaincre votre emplo­yeur de devenir un partenaire. S’il l’est déjà, vous pouvez vous porter candidat à l’un des postes qui vous intéressent. Les employés qui seront sélectionnés devront suivre une formation de pré-départ.

Pour qui?
Bien sûr, l’expérience n’est pas pour tout le monde. Les candidats sont évalués à la faveur d’une entrevue et choisis selon leurs compétences, mais aussi pour leur motivation et leur capacité d’adaptation, car le choc des cultures est inévitable. «Ce n’est pas nécessaire d’avoir une grande expérience de voyages, précise Lucie Bouliane, mais il faut avoir une conscience interculturelle. L’individu choisi doit pouvoir s’adapter rapidement à un contexte culturel différent du sien.»

Les séjours sont encadrés par des organismes partenaires ou de petites entreprises privées dans des pays en développement qui sont relativement stables. Haïti n’en fait donc pas partie pour le moment… Il ne s’agit pas d’une aide d’urgence, mais de la mise en place de systèmes ou de formations de base pour donner un coup de main aux organismes ou pour aider les entrepreneurs à mieux structurer et à faire avancer leur commerce.

L’employeur canadien qui participe au programme Congé solidaire y gagne en visibilité. Ses employés reviennent de leur expérience avec une vision enrichie.

Pour plus d’information, visitez le site www.uniterra.ca/postesVacants_fr.html

Témoignage: Une expérience qui fait grandir

À 58 ans, Gérard Jodoin, directeur coordinateur chez Olymel, s’est retrouvé au Mali pendant trois semaines dans le cadre du programme Congé solidaire, chapeauté par Uniterra et le CECI. Une expérience qui l’a beaucoup enrichi.

Comment tout ça a-t-il commencé?
Comme beaucoup de gens, je me disais qu’un jour, j’aimerais aller offrir mon aide dans un pays du Tiers-Monde, mais je me disais : comment faire, par où commencer? Ce programme m’offrait l’encadrement nécessaire.

Comment s’est passé votre séjour là-bas?

Tout était très bien organisé. D’ailleurs, une fois là-bas, il n’y a pas eu de perte de temps. Les rencontres étaient déjà toutes fixées, et les individus-clés, ciblés. On pouvait rapidement aller au cÅ“ur du problème.

Quelle a été la nature de votre intervention?

Il fallait détecter les problèmes des élevages de volailles et organiser des ateliers avec les producteurs et tous les gens concernés pour leur proposer des solutions.

Vous avez suivi une formation de pré-départ?

Oui. Pendant deux jours, des gens originaires du Mali nous ont parlé des différences culturelles, des valeurs qui ne sont pas les mêmes. Cette formation était essentielle! Sans elle, j’aurais perdu du temps là-bas à me questionner.

Pouvez-vous nous donner un exemple?

La famille, là-bas, c’est prioritaire. D’ailleurs, s’ils rencontrent un parent ou ami en allant au travail, ils vont s’arrêter pour lui parler, lui demander comment il va. Ça va de soi! Même si ça les met en retard pour le travail. Et c’est correct comme ça, mais c’est tellement différent de nos habitudes!

Qu’avez-vous retiré de cette expérience?

Une manière différente de voir la vie, le quotidien. Je suis resté en contact avec des gens là-bas. Nous avons établi un plan échelonné sur quatre ans. Je m’informe du déroulement des choses et je prends des nouvelles d’eux. Cette expérience restera gravée en moi à tout jamais. Comme un tatou.

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