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Ne laissez pas votre sexe guider vos choix de carrière!

Mattel présentait récemment la nouvelle version de sa Barbie. Alors que la poupée blonde a exercé dans sa vie près de 130 professions différentes, c’est la première fois qu’on la présente dans un métier où les hommes sont majoritaires, celui d’informaticien. Faut-il voir là un signe des temps? La confirmation que les femmes prennent aujourd’hui leur place dans les métiers traditionnellement masculins?

Les choix de formation des jeunes sont encore fortement influencés par leur sexe.  À cette époque-ci de l’année, juste avant l’inscription du 1er mars, les conseillers et conseillères entendent encore souvent les préoccupations des filles à cet égard. Elles ne veulent pas exercer un métier perçu comme masculin. Les gars, quant à eux, choisissent presque par automatisme des formations préparant à des métiers réservés habituellement aux hommes.

Cette répartition des formations selon le sexe peut être observée à l’université, où les femmes sont maintenant majoritaires. Au baccalauréat, elles comptaient pour 33 614 des 56 927 inscrits à temps plein de l’automne 2008 à l’Université de Montréal, soit 59 %. Elles représentent la majorité des inscrits en éducation (80 %), en sciences infirmières (84 %) et en service social (87 %), des disciplines qui leur sont associées depuis toujours.

Par contre, elles sont minoritaires dans plusieurs disciplines, qui demeurent donc réservées aux hommes. C’est ainsi qu’elles ne représentent que 17 % des inscrits en informatique (désolé, Barbie!), 21 % des inscrits en génie et 34 % des inscrits en mathématiques.

La répartition des formations est donc toujours bien réelle et elle nuit aux deux sexes. Ainsi, les filles qui évitent le génie et l’informatique se privent d’occasions de carrière intéressantes et rémunératrices, la pénurie de main-d’ouvre s’y accentuant. De l’autre côté, comme le faisait valoir récemment ma collègue Marcelle Gingras, de l’Université de Sherbrooke, on peut en dire autant des garçons qui évitent les soins infirmiers. Peut-être nous faudrait-il une poupée Ken dans un bel uniforme blanc!

Avec la pénurie de main-d’ouvre généralisée qui approche, il est temps de mettre de côté notre conception des métiers masculins et féminins. Encourageons plutôt les jeunes à choisir à la fois en fonction de leurs dispositions et des attentes du marché. Les filles semblent avoir montré la voie dans certaines disciplines. Elles sont maintenant majoritaires dans les bastions masculins qu’étaient le droit (67 %) et la médecine (75 %) et sont aussi nombreuses que les garçons en administration. Le marché du travail, après tout, n’a pas de sexe!

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