Choix de carrière: Quel est votre profil-type?
Parce qu’il éprouvait de la difficulté à choisir un cinquième postdoctorat, un client est allé consulter Érick Beaulieu, conseiller d’orientation. Ce dernier l’a plutôt amené à se questionner sur son projet de carrière. «Ce n’est pas tout d’avoir des aptitudes, il faut aussi réfléchir à qui l’on est, explique le conseiller. Par exemple, on peut avoir une curiosité intellectuelle pour les sciences, mais ça ne veut pas dire qu’on a les aptitudes pour travailler dans un milieu scientifique.»
Le test : un point de départ
Il est donc essentiel de tenir compte de sa personnalité au moment de choisir une profession. Dans l’espoir de mieux se connaître, plusieurs s’en remettent aux tests. «Le RIASEC demeure un des tests les plus populaires parce qu’il est très facile à utiliser», souligne Edwidge Desjardins, directrice du programme de baccalauréat en développement de carrière à l’UQAM.
Le RIASEC permet d’identifier des profils en fonction des aptitudes, des intérêts et, surtout, de la personnalité. On en compte six types : réaliste, investigateur, artistique, social, entrepreneur et conventionnel. «Bien sûr, ces traits sont des stéréotypes, alors ils sont faux et vrais à la fois», précise Mme Desjardins.
Ce test n’est pas inutile pour autant. Comme l’explique M. Beaulieu, il constitue un point de départ et non d’arrivée. «Le problème, c’est qu’à la fin du test, il y a des exemples de professions qui correspondent aux profils. Le jeune qui voit que le premier métier suggéré est chauffeur d’autobus trouve ce test stupide. S’il n’en tenait qu’à moi, j’arracherais la dernière page et j’en resterais à comprendre les types de personnalités.»
Pour les gens qui ont beaucoup d’intérêts, Mme Desjardins précise que le RIASEC reflétera cette polyvalence. «Le résultat du test sera un profil-bloc où les six types de personnalités se retrouvent au même niveau.» Érick Beaulieu parle plutôt de profil indifférencié. «Si ce que tu aimes est tout éparpillé, c’est que tu ne te connais pas encore assez. Tes réponses sont encore trop intellectuelles, elles réflètent juste une grande curiosité et elles ne sont pas encore ancrées dans ce que tu es.»
C’est précisément pour aider à mieux se connaître (et pas seulement pour s’informer des professions) qu’un bon conseiller d’orientation s’avère utile. «Il faut aussi avoir l’instinct de s’écouter, explique M. Beaulieu, et, quand on a trop d’intérêts, il s’agit de les valider, d’expérimenter pour voir lesquels nous conviennent le mieux.»