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Déneigement: Les jeunes manquent à l'appel

À moins d’être prêts à hiberner quatre mois par année, les Québécois ne peuvent pas se passer des services des opérateurs de machinerie de déneigement. Les jeunes sont pourtant peu nombreux à choisir ce métier. En fait, seulement 10 % des déneigeurs ont moins de 30 ans, selon une étude effectuée par le ministère des Transports du Québec en 2006.

Contrairement à la plupart des métiers professionnels, aucun DEP ne mène à cette carrière, ce qui a pour effet de réduire sa visibilité.  Il suffit d’avoir un permis de classe 3 (véhicule routier) et un bon mentor. «Les jeunes obtiennent généralement leur permis l’été et sont accompagnés par un opérateur plus expérimenté l’hiver», explique Jacques Guimond, vice-président du comité déneigement de l’Association des propriétaires de machinerie lourde du Québec (APMLQ) et propriétaire d’une entreprise familiale en Mauricie.

En outre, les horaires atypiques rebutent la relève. Les opérateurs doivent accepter d’être à la merci de dame Nature, dont les caprices ne s’expriment pas nécessairement pendant le traditionnel neuf à cinq. «Les jeunes veulent des horaires plus réguliers, déplore Jacques Guimond. Certains vont même refuser de faire des heures supplémentaires parce que leur quart de travail est terminé, ce qui laisse les heures plus ingrates aux travailleurs plus âgés.»

Aimer l’hiver
Ces contraintes n’empêchent pas Tommy Adel, déneigeur de 23 ans, d’être comblé par son travail. «J’ai hâte qu’il neige, a-t-il confié à Métro à la veille de la première tempête de la saison froide. Ce n’est pas un métier routinier. Nous sommes appelés à relever de nombreux défis et nous rendons un service essentiel à notre communauté.» 

Jacques Guimond aime lui aussi son métier, mais il est un peu pessimiste quant à l’avenir de la profession. «C’est dommage, mais la crise forestière nous a aidés en libérant de la main-d’Å“uvre, explique-t-il. C’est un baume temporaire, car ces employés vont nous quitter une fois que leur secteur aura renoué avec la croissance. Il faudra donc se restructurer afin de continuer nos activités malgré une relève moins nombreuse.»

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