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Plus formés et plus résilients

Bonne nouvelle : le Québec a récupéré en avril presque tous les emplois perdus en 2009 lors de la récession. Malheureusement, peu de ces nouveaux postes sont à temps plein. Cela augmente la précarité du marché de l’emploi, exigeant une résilience qu’on trouve surtout chez les diplômés collégiaux et universitaires.

En effet, Statistiques Canada nous apprend que 35 000 emplois ont été créés au Québec le mois dernier. Il faut pourtant constater que près des deux tiers d’entre eux sont à temps partiel. D’ailleurs, au cours des 12 derniers mois, 65 200 emplois se sont ajoutés à notre économie, mais presque 37 000 d’entre eux étaient à temps partiel.

Cette diminution du travail à temps plein en faveur de celui à temps partiel augmente la précarité du marché du travail. Avant la récession, environ 18 % des salariés travaillaient à temps partiel, 14 % d’entre eux étaient temporaires.  Lorsqu’on ajoute à ces chiffres environ 15 % de travailleurs autonomes, on se rend compte que les emplois à temps plein et réguliers ne représentaient qu’environ 55 % du marché, donc probablement moins par les temps qui courent. Cela laisse 45 % des travailleurs en situation de précarité.

Or, la plupart des chercheurs d’emploi désirent un travail régulier et à temps plein. Particulièrement, après une récession comme celle qui se termine, ceux qui ont subi une perte d’emploi ou de revenu. La discordance entre cette attente et le nombre insuffisant d’emplois stables offerts explique l’incrédulité devant l’annonce de la fin de la récession.

Dans l’esprit du chercheur d’emploi, la récession ne sera terminée que lorsqu’il aura trouvé un travail régulier. Pourtant, il faudrait retourner 30 ans en arrière pour retrouver l’époque où la grande majorité des emplois étaient réguliers et à temps plein. Nous évoluons maintenant dans un marché plus précaire, qui demande de nous plus de résilience.

La résilience est la capacité qu’ont certains de se relever rapidement après avoir subi un malheur. Chez les travailleurs, c’est donc la capacité de passer rapidement d’un emploi à un autre. Cette faculté est devenue essentielle pour évoluer dans un marché de l’emploi précaire.

Or, une étude de Craig Riddell, de l’Université de Colombie-Britannique, démontre que non seulement les gens les plus formés ont plus d’occasions sur le marché du travail, mais qu’ils sont aussi plus résilients. Ils mènent par ailleurs une recherche d’emploi plus intense et utilisent une plus grande variété de méthodes, ce qui leur permet de sortir rapidement du chômage. Un diplôme collégial ou universitaire protège donc de la précarité de l’emploi de plus d’une façon!

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