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Attraper le train de Caracas pour Montréal

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits de personnes immigrantes qui ont réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail.

Venu de Caracas, au Venezuela, en 2006 pour s’installer au Canada avec sa femme et sa fille, William Diaz n’a pas mis longtemps à adopter sa nouvelle ville. «Je suis tombé amoureux de Montréal dès que je suis arrivé. Ici, c’est ma maison. J’ai trouvé le bon endroit pour vivre.» Le Venezuela est son autre paradis. Mais, ces dernières années, le tissu social s’est trop dégradé à son goût. Il est venu ici pour que sa fille, qui avait 15 ans à leur arrivée, puisse s’épanouir dans un climat sécuritaire et avoir les mêmes occasions que lui.

Garder son individualité tout en s’adaptant

Il aime vivre ici parce que des gens de partout peuvent garder leur individualité tout en se sentant partie d’un tout. «J’ai vécu à Milan et à Paris. Dans ces grandes villes, les immigrants vivent davantage en ghettos. Chacun est dans son coin, alors qu’ici, on est intégré.» Pour ce faire, toutefois, une certaine adaptation au climat est nécessaire, prévient-il en souriant.

«Je viens avec mon bagage, avec tout ce que j’ai vécu, ma façon d’être et de vivre, mais attention, je dois ouvrir ma valise et choisir quels vêtements utiliser. Ici, l’hiver, il fait froid : je ne vais pas porter une chemise à manches courtes. De la même façon, j’ai mes idées et mes façons de penser, mais je dois en mettre de côté pour m’adapter aux gens d’ici et de m’entendre avec eux. Si je respecte les autres, ils vont me respecter.»

Muni de son doctorat et de son expérience en ingénierie et en télécommunications, il n’avait rien devant lui quand il a choisi Montréal. Ni emploi ni amis qui auraient pu lui rendre la vie plus facile. Ses premières préoccupations ont été de trouver un toit pour sa famille et une école pour sa fille. Il a ensuite suivi les conseils d’Emploi- Québec pour se trouver du travail et, à peine quatre mois après son arrivée, il a déniché un poste chez Dessau, où il est maintenant directeur, des technologies de télécommunications.

Ayant appris le français lors de son séjour à Paris, il a quand même trouvé difficile de réapprendre la langue et de s’adapter à l’accent québécois, mais selon lui, c’est une des choses prioritaires à faire pour les nouveaux arrivants : maîtriser la langue commune. «Il faut faire l’effort. Même si tu fais des fautes et que tu parles « fragnol », comme je dis, ce n’est pas grave! Il faut essayer.» Il continue toujours à étudier pour améliorer son français et réussir son examen de l’Ordre des ingénieurs du Québec.  J’ai été professeur dans différentes universités, et malgré tout, je redeviens étudiant! J’ouvre mes bouquins à la maison environ deux soirs par semaine.»

Savoir saisir sa chance
Ce qui lui manque le plus, c’est la famille, une valeur importante pour lui. «C’est ce qui est le plus difficile pour qui émigre.» Mais il est certain d’avoir fait le bon choix pour sa fille, maintenant étudiante au collégial. Convaincu et convaincant, William Diaz se trouve chanceux, mais croit que, pour saisir la chance au moment où elle passe, il faut s’y préparer, savoir ce qu’on veut et trouver les arguments ou obtenir les compétences nécessaires. «Sinon, le train va passer et tu ne seras pas prêt à le prendre. C’est ma philosophie de vie.»

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