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Le Québec perd-il le potentiel de ses jeunes?

La pauvre performance scolaire d’un grand nombre de jeunes indique un potentiel d’apprentissage inexploité. L’intelligence de ces jeunes se gaspille en pure perte.

Selon les résultats d’une recherche récente, un grand nombre d’élèves ont la capacité de réussir mieux qu’ils ne le font présentement. Comment expliquer cette situation déplorable? La recherche a été réalisée par Magalie Rivest, une étudiante à la maîtrise, et a été présentée récemment dans le cadre du congrès de l’Acfas. La jeune chercheuse a visité 70 écoles secondaires défavorisées et y a soumis des élèves à un test d’intelligence. Ce type de test permet de découvrir le potentiel intellectuel d’une personne ou, si vous préférez, sa facilité à apprendre.

Les résultats ont permis de classer les élèves par rang. Ceux qui ont les résultats les meilleurs, et qui montrent ainsi une grande facilité d’apprentissage possible, ont été placés au 100e rang. À l’inverse, les élèves dont les résultats sont les plus faibles, et qui expérimentent donc de grandes difficultés d’apprentissage, ont été placés au 1er rang. Tous les autres élèves ont été placés entre ces deux limites. Évidemment, plus le rang d’un élève est élevé, plus sa facilité à apprendre est grande lorsqu’on la compare à celle de ses pairs. Par exemple, un élève qui se situe au 67e rang a plus de facilité à apprendre que 66 % des autres élèves, alors que 33 % d’entre eux ont plus de facilité à apprendre que lui.

Le gros bon sens voudrait que plus un élève apprend facilement, meilleure sera sa performance scolaire. Ce que l’étude de Magalie Rivest montre, justement, c’est que ce n’est pas toujours le cas. Elle révèle que 18 % des élèves dont les résultats au test d’intelligence les plaçaient au 90e rang ou plus avaient des notes scolaires étonnamment faibles.  Cela démontre sans aucun doute que ces jeunes n’utilisent pas leur plein potentiel d’apprentissage.

J’ai souvent eu l’occasion de constater le même phénomène. Plusieurs de mes clients font des tests d’intelligence et de performance, ces derniers mesurant leurs habiletés scolaires. J’observe des résultats élevés aux tests d’intelligence, mais faibles aux tests de performance, ce qui indique la présence d’un potentiel d’apprentissage inexploité. Lorsque j’en explore avec eux les causes, je découvre souvent un passé familial troublé, marqué par l’absence des parents, l’abus de drogue, la criminalité et les autres maux sociaux.

Il faut donc éviter la conclusion facile que ces jeunes ne fournissent pas d’efforts suffisants. Plusieurs manquent cruellement de l’encadrement familial dont ils auraient tant besoin pour réussir. Des recherches à venir de Mme Rivest permettront d’ailleurs de mieux comprendre les causes de cet horrible gaspillage.

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