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Où trouver des pharmaciens?

La semaine dernière, c’était au tour de l’Association des pharmaciens d’établissement de crier à la pénurie de main-d’ouvre. Notre système de santé manque de ces pharmaciens depuis déjà plusieurs mois, mais la formation n’est pas au rendez-vous.

À la suite de son enquête, l’association estime que nos établissements de santé, surtout les hôpitaux et les CHSLD, auraient besoin de 235 nouveaux pharmaciens immédiatement pour combler une pénurie de l’ordre de 20 %. Sur les 107 établissements qui ont participé à l’enquête, 17 manquent de plus de 35 % des effectifs requis. Pour 39 autres la même proportion est d’au moins 25 %.

L’association qualifie d’historique ce degré de pénurie. Jusqu’à 55 % des établissements doivent compenser l’absence d’un pharmacien permanent par l’emploi de «pharmaciens dépanneurs», qui fournissent à gros prix un peu de répit à leurs collègues débordés.

Il faut bien distinguer les pharmaciens d’établissement des pharmaciens que vous rencontrez chez Jean Coutu ou Pharmaprix, qui sont des pharmaciens communautaires. L’un comme l’autre honorent les ordonnances et enseignent aux patients comment bien prendre leurs médicaments. Ils les renseignent également sur les effets secondaires de ceux-ci. Dans les établissements de santé, les pharmaciens jouent également un rôle-conseil primordial auprès des autres professionnels. Ces derniers éviteront chez leurs patients des surdoses ou des interactions médicamenteuses néfastes grâce au bilan pharmaceutique dressé par le pharmacien d’établissement.

Pour devenir pharmacien, il faut compléter soit un baccalauréat en pharmacie ou un doctorat professionnel en pharmacie d’une durée de quatre ans, offerts respectivement par les universités Laval et de Montréal. Les pharmaciens d’établissement doivent également compléter une maîtrise en pratique pharmaceutique (Montréal) ou en pharmacie d’hôpital (Laval), prolongeant leur formation d’environ deux ans.

Malheureusement, le nombre de places disponibles pour cette maîtrise est trop limité. Toujours selon l’association, il faudrait diplômer chaque année 100 nouveaux pharmaciens d’établissement, seulement pour faire face à l’augmentation de la demande des services et au roulement du personnel. Or, les deux universités n’offrent que 70 places.

Pour l’ensemble de la profession, Emploi Avenir Québec estime qu’il faudra 400 nouveaux pharmaciens chaque année jusqu’en 2012. Or, l’Université de Montréal a décerné 176 diplômes en pharmacie en 2009, et l’Université Laval, 103, pour un total de seulement 279 nouveaux pharmaciens, soit bien moins que requis. Les universités manquent cruellement de ressources pour en former davantage!

Si vous aimez les sciences, avez le souci du détail et aimez communiquer, la profession de pharmacien pourrait tout à fait vous convenir. Trouver un emploi ensuite ne sera pas du tout difficile, mais obtenir une place à l’université le sera!

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