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La valeur de l'université

Dans un communiqué de presse récent, l’Association des universités et des collèges du Canada (AUCC) nous rappelait la valeur du diplôme universitaire. Selon les données de l’Enquête sur la population active (EPA) qui y sont citées, 150 000 emplois ont été créés pour les diplômés universitaires entre septembre 2008 et mars 2010, donc pendant la dernière récession, alors que le nombre d’emplois offerts aux travailleurs ne possédant aucun diplôme universitaire chutait de 684 000. De plus, toujours selon l’AUCC, un diplômé universitaire peut gagner jusqu’à 1,3 million $ de plus pendant sa carrière que quelqu’un qui n’a pas fait d’études après le secondaire.

L’AUCC, qui représente 95 universités et collèges universitaires du Canada, désire évidemment rassurer les jeunes et leurs parents quant à la pertinence de leur investissement dans les études. La relation positive entre formation universitaire et revenu s’observe d’ailleurs dans de nombreux pays. Les indicateurs de l’éducation de l’OCDE, parus récemment, montrent que, dans 21 pays membres, les diplômés universitaires peuvent gagner en moyenne jusqu’à deux fois plus que ceux qui ont cessé leurs études au secondaire.

Cependant, même une information véridique peut conduire à de mauvaises décisions. C’est ce qu’on oublie de dire, bien souvent, qui est le plus important. Ce communiqué donne l’impression que TOUS les diplômés universitaires, peu importe ce qu’ils ont étudié, jouissent d’une situation plus enviable sur le marché du travail que les autres diplômés. Cela entretient chez certains la croyance qu’il faut accéder à l’université à tout prix.

Or, si on désire rentabiliser rapidement ses études universitaires, il faut savoir que tous les diplômes n’ont pas la même capacité de conduire à un bon emploi. Comme je le signalais dans une chronique récente, les formations spécialisées, associées à un domaine d’activités précis sur le marché de l’emploi, sont les plus rentables.

Il n’est d’ailleurs pas rare de rencontrer des jeunes adultes qui retournent au cégep après avoir terminé des étude universitaires qui ne leur ont pas permis de trouver un emploi. Il aurait été préférable qu’ils suivent une formation d’un autre niveau dès le départ. Plusieurs programmes techniques au collégial et même certains programmes de formation professionnelle offrent de meilleurs débouchés que certains diplômes universitaires.  

La relance à l’université, qu’on trouve sur le site du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, est le meilleur outil offert pour comparer la valeur relative des divers diplômes. La relance paraît aux deux ans et nous renseigne sur la situation des diplômés des divers programmes d’études universitaire environ 18 mois après qu’ils ont reçu leur diplôme. Elle informe sur les taux de placement et les salaires de départ. Cela montre qu’il faut creuser l’information et ne pas s’arrêter à l’apparence de vérité !

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