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À l'école de l'expérience

Le monde du travail recèle des questionnements pour lesquels bon nombre de diplômés n’ont pas de réponses, malgré la meilleure formation imaginable. Le mentorat, un concept de plus en plus populaire au Québec, devient alors une option qui n’a pas de prix.

«La formation continue communique des connaissances, des savoirs alors que le mentorat vise des apprentissages qui concernent plus le savoir-être. Il facilite la réussite professionnelle et personnelle», explique Christine Cuerrier, professeure à l’Université du Québec à Montréal et auteure d’un ouvrage sur la question.

Le mentorat est une relation d’aide entre un employé d’expérience et un plus jeune.
Si le concept croît en popularité depuis une dizaine d’années dans la Belle Province, c’est en raison du vide laissé par les milliers de baby-boomers qui ont quitté les rangs du marché du travail dans un laps de temps très court.

Le besoin de mentors au sein des entreprises québécoises est devenu tel qu’un organisme sans but lucratif est né de ce vide : Mentorat Québec, créé en 2002. Sa coprésidente, Virginie Beauchamp, précise que l’organisme n’est pas là pour trouver des mentors à ceux
qui en font la demande.

Les services offerts sont plutôt orientés vers l’aide à la conception de programmes de mentorat, ajustés selon les besoins de chaque type d’entreprise. «Pour les entreprises, le recours à un programme de mentorat consitue la clé du soutien à leurs employés», explique la co-présidente. Elle ajoute que le mentorat peut aussi être une option pour aider les jeunes décrocheurs. «Quand quelqu’un  nous accompagne, qu’il nous écoute et nous comprend, c’est stimulant. Ça aide à développer la confiance en soi.»

Mais attention : n’est pas mentor qui veut. «Un programme de mentorat se met en place avec des gens qui font un suivi. Il faut y consacrer du temps et respecter certaines règles de base», précise Christine Cuerrier. Le milieu de l’éducation postsecondaire cherche aussi à tirer profit du mentorat. À l’Université de Sherbrooke, par exemple, le programme coop MBA de la Faculté d’administration offre, de façon facultative, le jumelage avec un mentor pour les étudiants qui le désirent. «Sur trente étudiants, 99 % choisissent d’avoir un mentor, indique Lise Custeau, adjointe à la Direction des programmes MBA de l’Université de Sherbrooke. Ils nous disent qu’ils trouvent l’expérience intéressante, tout comme les mentors eux-mêmes. Ce n’est pas difficile de trouver des mentors.»

Virginie Beauchamp rappelle que le mentorat est profitable tout autant pour le mentoré que pour le mentor. Elle estime d’ailleurs que des programmes du genre pourraient être mis sur pied dans un cadre interculturel, particulièrement enrichissant.

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