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Des études rentables malgré tout!

La semaine dernière, deux chercheurs du CIRANO, (Centre interuniversitaire de recherche) Pouya Ebrahimi et François Vaillancourt, rendaient publique une étude intitulée «Le rendement privé et social de l’université au Québec». Les auteurs ont utilisé le dernier recensement pour vérifier si les études universitaires étaient rentables. Ils ont calculé la différence entre les revenus gagnés par les diplômés d’une formation et les revenus qu’ils auraient gagnés sur la base du niveau de formation précédent. Après avoir déduit de cette différence les frais de scolarité, les revenus sacrifiés durant les études et les autres dépenses, ils ont calculé le taux de retour sur l’investissement en formation des diplômés.

Les résultats permettent de constater que les études universitaires au Québec étaient très rentables en 2005. Les calculs des auteurs indiquent des taux de retour sur l’investissement, pour le baccalauréat, de 15,7 % pour les hommes et de 20,1 % pour les femmes. Peu d’autres investissements sont aussi rentables! Pour la maîtrise, les taux respectifs étaient moindres, soit 5,9 % et 7,4 %. Pour le doctorat, ils étaient de 11,2 % et de 20,3 %, et pour les études de médecine, de 30,2 % et de 31,5 %.

Les auteurs se sont demandé quel aurait été le taux de retour sur l’investissement si les frais de scolarité au Québec avaient été égaux à la moyenne canadienne de 2005, soit 4 214 $ par année. Il faudrait alors soustraire des taux précédents 2 % ou 3 %, c’est tout. Par exemple, une nouvelle bachelière aurait pu s’attendre à un rendement de 17 % ou 18 %, ce qui demeure impressionnant.

La même semaine, la CREPUQ (Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec) déposait sa propre étude sur l’étendue du sous-financement universitaire et proposait une augmentation des frais de scolarité de 504 $ par année pendant trois ans. Ces frais seront donc de 3 680 $ en 2014-2015, ce qui est encore en dessous de la moyenne canadienne de… 2005!

J’ai déjà suggéré qu’une augmentation des frais de scolarité ne peut pas dépasser une certaine limite sans que la scolarité elle-même soit mise en question. Certaines études ont conclu que des frais de scolarité trop élevés conduisent à des dettes d’études accablantes. Ce phénomène nuit à l’entrée dans la vie active,que le diplôme devrait au contraire faciliter. La CREPUQ semble conséquemment faire preuve de retenue en conservant les frais de scolarité bien en dessous de la moyenne canadienne.

Il ne faut pas oublier néanmoins que les études ne deviennent rentables qu’après l’obtention du diplôme, alors que les frais de scolarité doivent être payés pendant les études. La CREPUQ propose donc que 25 % de la hausse des frais de scolarité serve à augmenter l’aide financière aux étudiants qui en ont besoin. De plus, un consensus semble émerger pour que les entreprises, qui sont les autres grands bénéficiaires des diplômes universitaires, participent davantage au financement des études.

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