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L'art de ne pas perdre son temps

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits de personnes immigrantes qui ont réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail. Entretien avec Sékou Keita.

Sékou Keita se lève tôt chaque matin. Prend le métro pour aller au boulot. Le soir, il s’arrête au gym avant de rentrer à son studio de la rue Jean-Talon. La fin de semaine, il rencontre des amis, sort, s’amuse. Vous pensez qu’il n’a rien d’extraordinaire? Pourtant si. Sékou Keita, arrivé au Québec il y a à peine quatre mois, est un modèle en matière d’intégration.

Originaire de la Côte d’Ivoire, Sékou a un parcours impressionnant. À 19 ans, il quitte Abidjan pour la France, où il entreprend de longues études à l’Université des Sciences et Technologies de Lille. En six ans, il complète une licence en  gestion, un master en commerce international et un autre en finances. Doué pour les langues – il maîtrisait alors le français, l’anglais, l’italien et l’espagnol -, il décide de se mettre au mandarin et de participer à un échange universitaire en Chine. En 2009, Sékou passe un semestre à l’Université d’Harbin, une ville située au nord-est du pays. «J’étais une véritable attraction là-bas. Les gens s’approchaient de moi pour m’observer et pour me toucher. Ils étaient fascinés par la couleur de ma peau. Ils me demandaient pourquoi j’étais noir!», ex­plique Sékou en riant.

Sékou Keita aime les rencontres, les voyages et les cultures étrangères. Toutes des raisons qui l’ont poussé vers une carrière en commerce international et vers l’Amérique du Nord. «Je voulais commencer ma carrière dans un pays occidental. Comme le marché du travail est passablement congestionné en France, je me suis mis à faire des recherches sur le Canada.»

Après deux rencontres d’informations à l’ambassade du Canada en France, sa décision était prise. Neuf mois plus tard, il obtenait sa résidence permanente. «Ce qui m’a frappé, quand je suis débarqué à Montréal, ce sont les autoroutes et toutes ces voitures. J’étais aussi surpris de voir les gens attendre l’autobus en ligne.» Hébergé chez une cousine résidant à Pierrefonds, Sékou n’a pas tardé à entamer des recherches pour se trouver un emploi. «Ma cousine m’a recommandé à la RBC. Tout est allé assez rapidement par la suite. On m’a convoqué en entrevue en décembre et, en janvier, je commençais ma formation.»

Sékou est aujourd’hui représentant au service à la clientèle à la RBC. Il aime beaucoup son travail. «Je suis en ligne directe avec la clientèle. Je réponds à leurs demandes, j’offre des solutions qui peuvent leur convenir. J’aime ce contact avec les gens», mentionne le jeune homme de 27 ans.

Satisfait de sa situation, Sékou Keita ne compte toutefois pas s’asseoir sur ses acquis. Il a des plans pour la suite. « Je veux gravir les échelons. J’aimerais devenir directeur de comptes, et ensuite planificateur. J’aimerais beaucoup aussi Å“uvrer au département des relations internationales.»

Sékou Keita espère rester plusieurs années au Canada. Toutefois, son rêve est de retourner vivre un jour en Côte d’Ivoire pour redonner aux siens. En attendant, il compte profiter de chaque instant passé ici, à Montréal. «La prochaine étape sera de sortir un peu de ma communauté. J’ai beaucoup d’amis africains et haïtiens. J’aimerais rencontrer davantage de Québécois.» Un autre défi qu’il ne mettra sans doute pas de temps à relever.

L’émission de Radio Canada
International Tam-Tam Canada a produit une version radio de ce reportage
que vous pouvez trouver sur le site web de l’émission au www.rcinet.ca/francais.
Aussi diffusé en direct aujourd’hui à 14 h 05, sur la radio web de RCI,
sur la radio satellitaire Sirius sur la bande 95 et le lendemain à 4h
au 95,1 FM.

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