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La première chance

Photo: Christian Carpentier

Le grand défi du marché de l’emploi pour les nouveaux arrivants reste la reconnaissance des compétences.

«On doit s’ouvrir davantage comme société, croit Denis Caron. Les immigrants ont besoin d’une première chance. Il faut briser la méfiance initiale. Le diplôme d’un ingénieur étranger, ça vaut quelque chose! Les organisations ne reconnaissent pas toujours ça à sa juste valeur.» En plus de rendre inutilement plus ardu un parcours d’intégration qui l’est déjà, c’est aussi la société tout entière qui y perd. «Parce que la façon différente de penser des immigrants est un atout, une ouverture sur le monde.»

Vice-président Personnes et Cultures chez Sanimax, Denis Caron est tombé un peu par hasard dans la marmite du mentorat auprès des nouveaux arrivants. Il y a cinq ans, il croise la route d’un Colombien talentueux, fraîchement débarqué, diplômé, au français hésitant. De café en café, il l’aide à comprendre le marché du travail, lui donne des trucs pour savoir se présenter, se vendre. «J’ai aimé ça!» explique-t-il tout simplement. Quand le programme Interconnexion, de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, l’approche, il n’hésite pas. «Si j’étais à leur place – immigrant –, j’aimerais avoir quelqu’un qui m’accompagne pour me guider et m’aider à garder ma motivation.»

«Le talent n’a pas de couleur, pas de religion, de sexe ou d’âge.» Pour Denis Caron, c’est une richesse : «L’inclusion, la diversité amènent la créativité et l’innovation.» Souvent trop modestes, les nouveaux arrivants ont besoin de comprendre les attentes du marché du travail plus que de repasser par des formations. Chez Sanimax, entreprise de gestion des déchets de l’industrie alimentaire, on privilégie l’action. «On n’a pas élaboré de politique particulièrement étoffée sur l’inclusion : on l’a fait. Plutôt que de passer du temps à penser et à écrire sur l’inclusion, je préfère la mettre en œuvre. Les belles politiques finissent trop souvent sur les tablettes.» C’est au fil des expériences que Sanimax améliore ses pratiques.

L’entreprise compte 1 500 employés de 41 nationalités au Québec, aux États-Unis et au Brésil. Réalisant de 200 à 300 embauches par an, tous postes confondus, elle considère la main-d’œuvre venue d’ailleurs comme un atout. Aussi parce que «le talent se fait de plus en plus rare, observe Denis Caron. La nature de nos activités n’est pas particulièrement sexy, l’environnement de travail est exigeant : on mise donc sur une culture d’entreprise valorisant la personne.»

L’embauche de personnes venues d’ailleurs aux mœurs étrangères présente-t-elle des défis particuliers? Oui, admet Denis Caron. «Il y a parfois des ajustements raisonnables à faire. On trouve ensemble les solutions dans un climat d’ouverture. L’ajustement doit se faire de part et d’autre.»
Plus que d’accommoder, il s’agit de partager la responsabilité de trouver un terrain de jeu commun.

Chaque mois, Métro publie, en collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et son programme Interconnexion, des exemples d’intégration professionnelle réussie.

 

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