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Une révolution en marche

Mercredi dernier, lors du Digital Learning Day, le secrétaire de l’Éducation des États-Unis, Arne Duncan, et le président de la Commission fédérale des communications, Julius Genachowski, ont exprimé leur désir que les manuels sur tablette électronique remplacent les ouvrages traditionnels dans les mains des étudiants américains d’ici cinq ans.

Cette déclaration reflète un intérêt grandissant aux États-Unis pour l’utilisation dans le domaine de l’éducation des nouvelles technologies. Cet intérêt existe depuis déjà au moins 25 ans, me direz-vous, avec raison. Jusqu’à maintenant, néanmoins, les technologies ont servi de simples outils pour faciliter les apprentissages. Récemment, l’idée a été avancée qu’elles ont la capacité de transformer complètement la façon dont nous apprenons, de permettre l’instauration d’un nouveau modèle de formation.

L’enseignement n’a pas vraiment changé au cours des 150 dernières années. En fait, si un étudiant du XIXe siècle était transporté par magie dans une de nos classes, il ne serait pas totalement dépaysé. Comme à son époque, il verrait un professeur présenter un contenu magistral dans une salle de classe remplie d’étudiants. Comme à son époque, il s’apercevrait que tous les élèves reçoivent le même enseignement qui n’est disponible que dans les locaux de l’établissement. Comme à son époque, on lui demanderait d’assimiler des connaissances variées pour pouvoir faire face aux situations qu’il rencontrera une fois dans le monde du travail, sans qu’il sache lesquelles lui seront les plus utiles ou si elles lui seront jamais utiles.

Les nouvelles technologies éducatives ont la capacité de bouleverser ce vieux modèle. D’abord, au lieu de forcer les étudiants à aller à l’école, elles permettent de diffuser la connaissance là où ils se trouvent. MITx, qui a été le sujet d’une récente chronique, en est la preuve en proposant sans frais des contenus d’apprentissage de haute qualité. La formation devient omniprésente.

Les nouvelles technologies permettent également d’abolir la frontière entre le monde du travail et celui de la formation. Les apprentissages peuvent être transmis sous la forme de courtes instructions permettant de régler des problèmes de travail concrets, comme cela se fait dans l’industrie du service automobile. L’étudiant peut donc apprendre ce dont il a besoin lorsqu’il en a besoin. La formation devient «omni-pertinente».

Les nouvelles technologies permettront aussi à l’étudiant de personnaliser ses apprentissages et de créer son propre parcours de formation, selon ses intérêts et ses attentes. Certains savoirs demeureront toujours nécessaires à l’atteinte d’un objectif de carrière précis – devenir médecin ou psychologue, par exemple. Cependant, une fois ces derniers acquis, l’étudiant sera libre d’y ajouter n’importe quelle autre connaissance qui favorisant son développement. La formation devient «omni-malléable».Voilà un modèle de formation pour le XXIe siècle, ne trouvez-vous pas?

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