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Huit réalités du travailleur autonome

Photo: Getty

Se lancer à son compte est le rêve de plusieurs salariés. Avant de passer à l’action, les journalistes Martine Letarte et Judith Lussier offrent leurs recommandations dans le Petit manuel du travailleur autonome, conseils et témoignages (Éditions La Presse), qui vient de sortir.

Les mythes
«Le travailleur autonome est trop souvent perçu comme un débutant qui attend un poste salarié, précise Martine Letarte. Bien au contraire, il a délibérément choisi cette manière de gagner sa vie. Un autre mythe est que le travailleur autonome est toujours disponible. Comme je travaille de la maison, je me fais continuellement déranger.»

Les plus
Les deux auteures s’entendent pour dire que la liberté et l’indépendance qui viennent avec ce statut compte parmi les avantages les plus marquants. «Comme je n’ai pas de compte à rendre à personne, je peux me concentrer sur des objectifs qui me tiennent à cœur, confie Judith Lussier. Je gère mon temps et je choisis mes contrats.»

Les moins
Le sentiment d’isolement est néanmoins récurrent chez les travailleurs autonomes. «La plupart des intervenants qu’on retrouve dans le guide nous ont confié que l’absence du côté social devenait lourd à la longue», souligne Mme Lussier. Les aspirants travailleurs autonomes doivent aussi s’attendre à trimer dur. «Nous travaillons beaucoup, admet Martine Letarte. Pour moi, le travail monopolise de moins en moins mon horaire, mais j’ai encore de la difficulté à trouver du temps pour moi.»

Les débuts
Selon Judith Lussier, il est important de bien choisir ses contrats et de ne pas tout accepter : «Ça permet de mieux orienter sa spécialité et de construire un réseau de clients dans un domaine précis. Il faut voir au delà de l’insécurité financière. Si nous sommes compétents dans notre domaine, nous ne manquerons pas de travail.»

L’organisation
Savoir s’organiser, ça s’apprend. Le travailleur autonome doit d’ailleurs établir sa propre stratégie. «L’ébéniste Guillaume Ménard, que nous avons consulté pour le livre, empile ses factures dans une grosse boite à chaussures et ça fonctionne quand même. Il suffit d’être bien entouré», témoigne Judith Lussier.

Le statut
Judith Lussier comprend que certains travailleurs ont besoin de la sécurité du milieu salarié. Néanmoins, son expérience personnelle en entreprise lui a laissé un souvenir amer. «Je n’avais pas l’impression de s’émanciper, ni d’avoir le contrôle. J’avais développé de la frustration et de la déception. J’ai donc décidé de reprendre le contrôle de ma liberté et de mon cheminement personnel», rapporte-t-elle.

Les vacances
Les auteures confirment que pour décrocher complètement, il leur a fallu environ trois ans. Martine Letarte a appris avec les années : «Lorsque nous commençons à avoir des contrats, nous ne refusons rien. Nous avons peur que les clients nous oublient suite à une absence. Aujourd’hui, je m’accorde au moins trois semaines de vacances par année, sans téléphone ni courriels.»

La recette gagnante
«Nous ne prétendons pas détenir la recette miracle pour devenir travailleur autonome, mais notre manuel permet de gagner du temps. Parmi les 15 personnes consultées pour le guide, aucune n’avait de formule préétablie. On doit s’inspirer de chacun. J’ai personnellement modifié certaines habitudes suite à leur rencontre», explique Martine Letarte.

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