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Changement de carrière en trois temps

Après avoir travaillé dans le domaine du traitement des eaux et avoir fait un détour par le journalisme, Antoine Palangié s’est lancé en affaires, en 2014, et a cofondé Elipto, une entreprise spécialisée en imagerie par drones. Photo: Collaboration spéciale

Son parcours peut sembler désordonné au premier coup d’œil. Mais à s’y attarder un peu, les rebondissements professionnels d’Antoine Palangié ont toujours suivi un fil conducteur, malgré deux réorientations majeures.

Comment passer de pro du traitement des eaux à chef des opérations d’une compagnie spécialisée en imagerie par drones? Avec un détour par le journalisme, bien sûr! Pour le Montréalais de 41 ans, pas d’incohérence ni de syndrome du zappeur dans cette trajectoire. «Il y a trop de choses à faire, trop de domaines dans lesquels se rendre utile pour se cantonner à un seul.» Insatiable curieux, Antoine Palangié dispose d’un CV composite, sans pour autant avoir délaissé son engagement pour l’environnement.

Il porte encore la bague au doigt (l’anneau à l’auriculaire distinctif des ingénieurs), bien qu’il ait renoncé à ses premières amours voilà près de 10 ans. Après des études en ingénierie des procédés, il enchaîne les postes dans différentes entreprises en France, toujours dans le domaine du traitement des eaux. Alors qu’il planche sur une thèse de doctorat à l’École de technologie supérieure de Montréal, il réalise qu’il se dirige vers «une vie de laboratoire, perdant contact avec les problématiques sociales et environnementales» qui lui tenaient à cœur. «Je ne me sentais pas vraiment utile, j’avais besoin de contribuer à une réflexion globale sur l’environnement», explique-t-il.

«L’important est de garder une certaine cohérence dans son parcours, d’utiliser nos bagages antérieurs pour développer de nouveaux projets.» -Antoine Palangié

Sa remise en question s’amorce, et conduit Antoine au journalisme, motivé par l’idée de «mettre à profit [son] bagage scientifique pour expliquer et sensibiliser». Après un certificat en journalisme de l’Université de Montréal, il se lance comme journaliste indépendant et contribue à plusieurs médias québécois. Au fil des piges, il côtoie des entrepreneurs, des journalistes qui s’intéressent à l’imagerie par les drones, et réalise que travailler en équipe lui manque. L’équation est faite, il se lance en affaires et cofonde Elipto en 2014. «J’ai vu le potentiel du drone comme outil d’intervention sur l’environnement, par exemple en optimisant les impacts relevant de l’activité humaine», souligne Antoine Palangié.

En remontant le fil de son parcours professionnel, Antoine Palangié éprouve la satisfaction de celui qui a osé sortir des sentiers battus. «J’ai osé quitter la recherche pour devenir journaliste, osé monter mon entreprise. Dans un monde professionnel de plus en plus interdisciplinaire et en mutation constante, toucher à plusieurs choses est une bonne façon de s’adapter. Ne serait-ce que parce que ça cultive la flexibilité.»

Le monde professionnel d’aujourd’hui est de plus en plus complexe, de plus en plus interdisciplinaire et en constante mutation, notamment sous l’influence des technologies. «À mon sens, toucher à plusieurs choses est une bonne formation à ce nouveau contexte, ne serait-ce que parce que cela développe une culture du changement, une flexibilité.» À ceux qui hésitent à explorer de nouvelles avenues professionnelles, il suggère qu’il est «toujours plus courageux et fertile d’essayer que de se résigner à ce qui ne convient pas.»

Économie et réorientation
«La réorientation de carrière n’est pas un phénomène nouveau, explique Mathieu Guénette, directeur des services professionnels chez Brisson-Legris, entreprise montréalaise spécialisée en orientation et gestion de carrière. Mais on la considère plus – ou moins – comme une option selon les cycles économiques. Pendant les périodes où l’économie tourne au ralenti, les gens ont plus tendance à garder leur emploi, en écartant les interrogations relatives à l’épanouissement professionnel. Les périodes plus fastes sont plus propices à ce questionnement, au sentiment de vouloir se réaliser pleinement, pas uniquement assurer les besoins de base.»

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