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Oui au projet de loi 70

Graduates throwing their mortarboards in the air, low angle view Photo: Métro

Le projet de loi 70 permettrait enfin au Québec d’avoir les moyens d’assurer l’adéquation entre la formation et l’emploi, au bénéfice de la relève.

Depuis son dépôt, en novembre 2015, le projet de loi 70 (Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi) a suscité bien des commentaires. Il propose de donner à la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) le pouvoir de définir les besoins de main-d’œuvre à venir, de recommander les mesures doivent être prises pour combler ces besoins et d’en faire le suivi auprès des ministères.

Le gouvernement cherche ainsi à réduire les difficultés que vivent les jeunes sur le marché du travail, en s’assurant qu’ils reçoivent une formation qui leur permette de trouver un emploi. La CPMT pourrait donc demander au ministère de l’Éducation d’augmenter les effectifs étudiants dans certains programmes, de les diminuer dans d’autres, voire de créer et de fermer des programmes.

Bien qu’imparfait, le projet de loi 70 répond à un grand besoin. Pour que les diplômés ne se cognent pas le nez sur toutes les portes à leur sortie de l’école, il faut qu’un intermédiaire s’assure que la formation qu’ils ont suivie répond bien aux exigences des entreprises en matière d’emploi.

Comme l’ont indiqué de nombreux sondages, les jeunes désirent d’abord et avant tout que leur formation leur ouvre les portes du marché du travail. Pourtant, ils sont nombreux à occuper des emplois pour lesquels ils sont surscolarisés, alors que, de l’autre côté, les entreprises manquent de personnel spécialisé, particulièrement dans le domaine de la fabrication.

Plusieurs éducateurs critiquent néanmoins vivement ce projet. Ils estiment que l’éducation sert d’abord et avant tout à aider l’étudiant à atteindre son plein potentiel, pas à répondre aux besoins à court terme des employeurs. En conséquence, la formation ne devrait pas être adaptée aux besoins immédiats du marché du travail. Il faut plutôt donner aux diplômés les moyens nécessaires pour évoluer dans une économie changeante et complexe.

Sous ce discours se cache une préoccupation toute simple : les acteurs du monde de l’éducation veulent conserver un contrôle absolu sur leurs activités et résisteront toujours aux exigences des instances qui représentent les employeurs, comme la CPMT. Ils ne veulent pas devenir les valets du patronat.

Dans cette lutte, les grands perdants sont les jeunes, qui désirent simplement avoir accès à une carrière. C’est notre responsabilité de leur offrir des programmes de formation qui, oui bien sûr, les prépareront à faire face aux grands changements à venir, mais jamais au détriment de l’acquisition des compétences nécessaires pour trouver un emploi à la sortie de l’école.

Cela pourrait causer bien des chambardements, que notre système d’éducation, inflexible comme il est, trouverait difficiles à gérer. Pourtant, s’il ne le fait pas, c’est à terme sa pertinence même qui pourrait être remise en question, comme c’est déjà le cas pour les universités.

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